Ils travaillent à la rénovation de la station Châtelet du métro parisien mais ne sont plus payés depuis deux à huit mois. Les ouvriers en grève sur un chantier de rénovation du métro parisien dont est en charge un sous-traitant de la Sogéa, filiale du groupe Vinci, sont dans une "situation inacceptable", a affirmé mercredi le géant du BTP, tandis que la RATP a décidé de porter plainte contre X.
"Une situation inacceptable".Vinci "enquête sur la situation des salariés de l'entreprise FH Service, sous-traitant de [sa] filiale Sogea TPI, opérant sur un chantier de rénovation de la station Châtelet à Paris" pour le compte de la RATP, a indiqué le groupe. "Au stade de l'enquête interne, nous constatons que ces travailleurs sont dans une situation inacceptable", a poursuivi Vinci. "Selon nos informations, ces ouvriers sont en situation régulière en France. Pour autant, il y aurait des retards dans le paiement de leurs salaires", a précisé Vinci.
La filiale du groupe, Sogea TPI, est "actuellement en contact avec l'employeur" FH Service "et ses salariés, pour trouver sans délai une solution durable à cette situation", a indiqué le groupe de BTP et concessions.
Plainte contre X pour "préjudice subi". La RATP a pour sa part "décidé de porter plainte contre X pour le préjudice subi". Le maître d'ouvrage du chantier a affirmé dans un communiqué s'être "acquitté de toutes ses obligations contractuelles" vis-à-vis de Sogéa, notamment le paiement de "toutes les factures présentées (...) pour le compte de son sous-traitant". L'entreprise publique, qui dit n'être "en aucune manière à l'origine du litige", ajoute avoir demandé à la filiale de Vinci "de permettre la reprise" des travaux "dans les meilleurs délais".
Pas de salaire depuis 2 à 8 mois. Une quarantaine d'ouvriers travaillant sur un chantier du métro parisien pour un sous-traitant de la Sogea sont en grève depuis lundi minuit pour obtenir notamment le paiement de leurs salaires, avait révélé mardi la CGT. Ces ouvriers, "majoritairement des travailleurs turcs", n'auraient pas été payés depuis 2 à 8 mois selon les cas, avait précisé Christian Renard, responsable de l'union syndicale de la construction CGT-Paris et délégué CGT du groupe Vinci. Selon le délégué CGT, l'inspection du travail a procédé à un contrôle lundi soir.
La mise en lumière de la précarité. Les ouvriers réclament en premier lieu le paiement des arriérés de salaires, ainsi que l'ensemble de leurs fiches de paie, avec leur contrat de travail. Pour la CGT-Construction, "cette situation scandaleuse met une nouvelle fois au jour la forte vulnérabilité de ces travailleurs en situation précaire, victimes du travail dissimulé, exposés à la surexploitation et aux risques professionnels par des patrons sans scrupules".
De son côté, Vinci a assuré veiller en permanence à garantir un traitement équitable à l'ensemble des personnes présentes sur ses chantiers, qu'il s'agisse de ses salariés directs ou ceux de ses sous-traitants", et ce "sur tous ses chantiers et dans tous ses métiers, partout dans le monde".