La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur a entériné un texte prévoyant de réserver une bourse "au mérite" pour les meilleurs bacheliers aux seuls ressortissants français, avant d'assurer que cette restriction était "nulle et non avenue".
"Tous les lycéens... de nationalité française". Le règlement annexé à la délibération sur la bourse régionale au mérite, votée le 29 juin 2018 et transmise à l'État le 11 juillet, prévoit une aide de 400 euros qui "s'adresse à tous les lycéens de nationalité française" inscrits dans un lycée de la région et ayant décroché la mention "très bien" au bac 2018. Ce document, repéré par le quotidien La Marseillaise, a été publié parmi les délibérations sur le site Internet du Conseil régional, dirigé par Les Républicains avec la seule opposition du Rassemblement national (ex-FN).
Une disposition "nulle et non avenue". Cependant, "la disposition restreignant l'accès à cette bourse est nulle et non avenue", a assuré un porte-parole de la région. Le dispositif 2018 "identique à celui de l'année précédente, s'adresse à tous les bacheliers ayant obtenu la mention "très bien" dans un établissement de Provence-Alpes-Côte d'Azur et poursuivant des études supérieures sans distinction de nationalité aucune", a encore précisé le porte-parole. Il ne s'agit "pas d'une nouvelle politique de la région", a-t-il encore ajouté.
Un dispositif mis en place en 2016. La bourse régionale au mérite pour les meilleurs bacheliers avait été mise en place en 2016, par le Conseil régional alors dirigé par l'actuel maire de Nice Christian Estrosi (LR). Renaud Muselier (LR), qui lui a succédé, a depuis reconduit le dispositif. Cette bourse au mérite doit permettre aux meilleurs "étudiants de débuter leurs études supérieures dans de bonnes conditions matérielles", s'inscrivant dans les compétences éducatives de la région, selon le document voté.
Des syndicats étudiants dénoncent une éventuelle restriction. Des syndicats étudiant et lycéen avaient estimé "indigne, illogique voire discriminatoire" (Union nationale lycéenne - Syndicale et démocratique), et "extrêmement condamnable" (Unef) une éventuelle restriction de l'attribution de la bourse aux seuls ressortissants français.