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Camille Moreau / Crédit photo : Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les évènements sportifs se multiplient cet été, tout comme les occasions de parier en ligne. Les jeunes sont les premières cibles et, s'il est interdit de parier avant 18 ans, de nombreux adolescents assurent avoir déjà joué. Sauf que le risque de développer une addiction est bien réel.

Wimbledon, Tour de France, Euro de football et bientôt Jeux Olympiques… Les évènements sportifs sont nombreux cet été et les occasions de parier en ligne ne manquent pas. Ce que les sites de paris sportifs ont bien compris. Que ce soit dans la rue, à la télé ou sur les réseaux sociaux, les publicités s'accumulent et les jeunes sont les premières cibles : 34 % des parieurs en ligne ont entre 18 et 24 ans et près d'un tiers des 15-17 ans déclare avoir déjà misé en toute illégalité, selon les chiffres de l'Autorité nationale des jeux. Mais cette clientèle très jeune n'est pas forcément consciente des risques de développer une addiction.

 

C'est le cas d'Antoine. Son premier pari : 2 euros sur un match de football. Il n'a alors que 16 ans et se sert de la carte d'identité de son père pour s'inscrire sur un site de paris sportifs. "Tout est fait pour que ce soit rapide je pense. Tu as juste à choisir tes matchs, cliquer deux fois dessus, entrer la mise, cliquer sur 'parier'. Ça prend à tout casser 40 secondes", explique le jeune homme.

Cercle vicieux

Et 8 ans plus tard, à 24 ans, c'est l'engrenage : euro de football, Wimbledon... Antoine dépense 100 euros : 15 paris, 12 défaites pour seulement trois victoires : "Je pense que ce qui te rend accro, c'est le fait de perdre. Quand tu perds, ça te crée une sorte de frustration, quelque chose qui se met dans ta tête où t'as envie de remettre l'argent que tu viens de perdre sur une nouvelle côte pour pouvoir retirer l'argent que t'as perdu."

C'est donc un cercle vicieux. Il est encore plus difficile d'en sortir lorsque l'on commence jeune. "Le cerveau finit sa puberté vers 20-25 ans donc si vous apportez des choses addictogènes, le cerveau ne va pas bien comprendre les choses. Ça peut déséquilibrer certaines personnes qui sont vulnérables", explique Laurent Karila, psychiatre addictologue.

Selon les experts, sur 100 parieurs sportifs, une quinzaine risque de basculer dans une pratique pathologique.