Malgré un recul de la mobilisation ces dernières semaines, les "gilets jaunes" comptent poursuivre leur mouvement samedi, lors de l’acte 15. Des manifestations sont prévues un peu partout en France, notamment à Paris sur les Champs-Elysées. Une mobilisation d’ampleur est également attendue à Clermont-Ferrand, alors que les bastions des "gilets jaunes", comme Bordeaux et Toulouse, s’attendent à plusieurs milliers de manifestants. Europe 1 fait le point à la veille de l’acte 15.
A Paris, rassemblement sur les Champs-Elysées
Ce samedi, deux événements Facebook appellent à manifester sur les Champs-Elysées. Le premier, intitulé "Tsunami jaune", compte pour le moment 2.800 participants, et le second, "On lâche rien", en dénombre de son côté un peu moins de 1.000. Eric Drouet, l’une des principales figures du mouvement, n’a pas encore confirmé sa participation.
Le week-end dernier dans la capitale, 5.000 "gilets jaunes" ont défilé samedi, et 1.500 dimanche, selon les autorités. Mais ces manifestations avaient été éclipsées par les insultes contre le philosophe Alain Finkielkraut par plusieurs "gilets jaunes", provoquant une vague d’indignation dans la classe politique. Un homme, soupçonné d’avoir proféré des injures à caractère antisémite, sera jugé le 22 mai prochain.
Sur son site, la RATP annonce que plusieurs stations "sont susceptibles d'être fermées à partir de 11h" : Tuileries, Concorde, Champs Elysées Clemenceau, Franklin D Roosevelt, Miromesnil, et Varenne.
La crainte de débordements à Clermont-Ferrand
À Clermont-Ferrand, entre "3.000 et 10.000 manifestants" sont attendus samedi, selon le maire de la ville, interrogé par France 3. Si depuis le début du mouvement, aucun heurt n’a été signalé dans la cité auvergnate, les autorités craignent cette fois-ci des débordements. La préfecture du Puy-de-Dôme a annoncé "un dispositif de sécurité exceptionnel", avec le déploiement de plusieurs centaines de policiers et de gendarmes. De nombreux bâtiments publics seront fermés toute la journée (piscines, musées, médiathèques...), d’autres seront protégés de plaques métalliques et les transports en commun seront fortement perturbés, précise le quotidien La Montagne.
>> La liste des perturbations à Clermont-Ferrand, sur le site de la ville
De nombreuses manifestations dans le reste du pays
À Rennes, environ 3.000 manifestants devraient défiler dans les rues, dont le médiatique Maxime Nicolle, selon le JDD. Là aussi, les autorités locales craignent des débordements et ont prévu la mobilisation d’environ 400 policiers et gendarmes, selon Ouest France.
À Bordeaux et Toulouse, deux bastions des "gilets jaunes", plusieurs milliers de personnes sont une nouvelle fois attendues. Des échauffourées en fin de cortège, comme la semaine dernière, suscitent la crainte des forces de l’ordre. Des syndicats de police de Bordeaux ont ainsi alerté vendredi sur l’état "critique" dans leurs rangs.
D’autres défilés pourraient réunir plusieurs milliers de manifestants à Lyon, Lille ou Strasbourg. Des rassemblements sont également annoncés à Reims, Épinal ou Montpellier.
Un pique-nique "gilets jaunes" au château de Chambord
Des "gilets jaunes" ont organisé un pique-nique… au château de Chambord. Un lieu qui n’a pas été choisi au hasard, puisqu’Emmanuel Macron y avait fêté ses 40 ans en décembre 2017, s’attirant de nombreuses critiques à l’époque. "Chambord, c’est un clin d’œil ou plutôt un pied de nez à Macron. C’est l’occasion de montrer que nous aussi on peut faire notre petit événement à Chambord", a déclaré un des organisateurs, interrogé par La Nouvelle République. Près de 2.500 personnes sont espérées. Ingrid Levavasseur, prise à partie la semaine dernière en raison de son engagement aux européennes, et Priscillia Ludosky, deux des figures des "gilets jaunes", devraient être présentes selon les organisateurs.
Des actions sur les routes pour les départs en vacances
Alors que la journée est classée orange par Bison Futé sur la route des départs en vacances, et même en noir en Rhône-Alpes, les "gilets jaunes" prévoient de nouvelles actions aux péages, et notamment des opérations "barrières levées", comme en Haute-Savoie, ou en Isère, au péage de Voreppe sur l'A48.