Paris et sa banlieue continuent leur lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Dans la capitale, les vignettes Crit'air 4 (les diesels antérieurs à 2006 et les essences antérieures à 1997 pour les voitures, à 2004 pour les scooters) sont définitivement interdites à partir de ce lundi. Des dizaines de milliers de voitures devraient être bannies des murs de la ville suite à cette mesure. Les contrevenants s'exposeront à une amende de 68 euros pour les voitures, et 135 pour les camions et les cars.
Et dans 47 communes du "Grand Paris", situé dans le périmètre de l’A86, ce sont les Crit'air 5 (diesels immatriculés entre 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2000) qui sont désormais proscrites. La métropole a en effet mis en place une "Zone à faible émission" (ZFE), dont l’objectif est de réduire progressivement toute émission de particules fines de ses routes. Pour les camions, l'interdiction vaut pour tous les jours de la semaine. Et pour les voitures, ce sera du lundi au vendredi, de 8h à 20h, comme à Paris intra-muros.
Il n'y aura certes pas de verbalisation avant 2021, les autorités se contentant de faire de la pédagogie dans les 49 communes volontaires. Mais dans deux ans, les contrôles se feront via des caméras installées à l'entrée des villes. "C’est de la vidéo verbalisation, de telle sorte que les PV soient automatiques sur l’ensemble de la zone", explique à Europe 1 Patrick Ollier, le président (LR) de la métropole du Grand Paris.
"Il faut arrêter avec l'écologie punitive"
Au sein du Grand Paris, pour l’instant, la résistance s’organise. 40% des 79 communes de la métropole ont en effet décidé de ne pas appliquer la mesure, à l’instar de Saint-Denis, Bobigny, Clamart ou Ivry-sur-Seine. "Il faut arrêter avec l'écologie punitive. N'oublions pas que la manifestation des Gilets jaunes du 17 novembre était liée à la taxe sur les carburants", se justifie pour sa part Eric Berdoati, maire LR de Saint-Cloud (92), auprès du Parisien.
Mais en 2021, les caméras traqueront bien les voitures polluantes dans l’ensemble des 79 communes de la métropole du Grand Paris. "Ce n’est pas un problème. Dès qu’une voiture rentre dans la ZFE, les caméras la capteront", assure Patrick Ollier. L’élu LR espère convaincre les récalcitrants d’ici deux ans, surtout une fois les municipales terminées. Il pourrait être aidé par l’Union européenne : l’an dernier, la Cour de justice européenne a envoyé une injonction à la France qui la met en demeure de prendre des mesures pour faire baisser les taux de pollution de l'air, particulièrement en Ile-de-France