Un projet de centre d'hébergement à Paris, dans le quartier de Ménilmontant, fait polémique. La Mairie de la ville ambitionne l'installation d'un refuge d'urgence pour les femmes à la rue. Il serait installé, pour un temps limité, sur un terrain d'éducation physique du XIe arrondissement, un coin d'espace vert, de promenade et de sport. Mais ce projet agace les riverains et les élus.
"Chaque mètre carré a son utilité"
En plein cœur du XIe arrondissement, entre des bosquets, des arbres, du jardinage, du bricolage et des parties de football, Audrey se promène ici tous les jours avec sa fille. Ce terrain de verdure est un lieu de respiration pour cette riveraine. Alors l'installation d'un centre d'hébergement est pour elle inconcevable. "C'est très bien de faire des centres d'hébergement pour femmes, mais il y a très peu d'espaces verts dans Paris. Donc s'ils l'enlèvent, on sera très embêté avec les enfants", déplore cette mère de famille au micro d'Europe 1.
Jean-Christophe Martin, élu Les Républicains et conseillé à la Mairie de l'arrondissement, partage le même avis. Il milite pour la rénovation des espaces sanitaires et de cuisine à la libre disposition des usagers du terrain, mais pas pour sa modification. "Chaque mètre carré a son utilité. Que la mairie nous propose de construire un bureau de poste ou un poste de police, notre réponse sera exactement la même, on ne construit pas sur cet espace. La Ville de Paris et la mairie du XIe ont quantité d'espaces pour faire des centres d'hébergement. Et bien sûr que là, on sera avec eux pour les soutenir", assure l'élu.
Mais malgré la gronde, la Mairie compte bien mener à bien son projet. "Si vous voulez qu'il y ait moins de gens dehors, il faut qu'il y ait plus de places d'hébergement, c'est aussi simple que cela. On est sur une parcelle qui sera pérennisée comme un jardin public et dans le même temps, vous avez la possibilité de créer ces 30 places d'hébergement", affirme Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge du logement et de l'hébergement. Ce dernier espère que le centre sera déployé pour une durée provisoire, d'ici un an.