Plusieurs centaines de personnes se sont réunies dans le calme dimanche à Nanterre dans les Hauts-de-Seine à l'appel de la mère de Nahel, quelques jours après la remise en liberté du policier auteur du tir mortel sur l'adolescent en juin. "Pas de justice, pas de paix", clamaient les manifestants entre différentes prises de parole, a constaté une journaliste de l'AFP.
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Le visage masqué, des amis de Nahel se sont exprimés pour critiquer la remise en liberté du policier, décidée mercredi. "N'oubliez pas Nahel !", a lancé au micro un des amis de l'adolescent. "C'est toujours les mêmes qui meurent de refus d'obtempérer", a également dénoncé l'un d'eux, tandis que d'autres brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit "La police tue".
Remise en liberté sous contrôle judiciaire du policier auteur du tir
La justice a ordonné mercredi la remise en liberté du policier de 38 ans qui a ouvert le feu et tué Nahel, 17 ans, au volant de son véhicule, le 27 juin dernier, lors d'un contrôle routier dans les rues de Nanterre. La mort de l'adolescent a déclenché plus d'une semaine de violences, affrontements avec les forces de l'ordre et autres pillages dans de nombreuses villes de France, les plus graves émeutes survenues dans le pays depuis 2005. Le policier reste mis en examen pour meurtre et a été placé sous contrôle judiciaire.
Dimanche, Shaïnez, 16 ans, est venue avec sa mère protester contre cette décision. Elles vivent dans la cité Pablo Picasso et sont voisines de la mère de Nahel. "On est obligées de se battre, de venir pour lui", dit Shaïnez, révoltée par la remise en liberté "incompréhensible" du policier. "Nahel, on le reverra pas, et le policier sera avec sa famille pour les fêtes, c'est de l'injustice", a-t-elle déclaré à l'AFP.
"Un meurtre est un meurtre, quel que soit le statut"
Imane, étudiante de 19 ans à la faculté de Nanterre qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, confie elle ressentir du "dégoût" après la libération du policier. Elle ajoute s'être déplacée pour "rappeler qu'un meurtre est un meurtre, quel que soit le statut" du mis en cause.
Plusieurs manifestants portaient également des pancartes disant "435-1, la loi tue", référence à l'article du Code de la sécurité intérieure (CSI) qui régit les conditions dans lesquelles les policiers et gendarmes peuvent faire usage de leur arme. Présent au rassemblement, le député LFI Thomas Portes a répété que son groupe voulait l'abrogation de cet article de loi adopté en 2017.