La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam (LR) a qualifié d'"affront pour tous les Français de l'étranger" le refus par la ville de Paris d'inhumer dans la capitale l'écrivain et académicien français Michel Déon, la maire (PS) Anne Hidalgo invoquant le "règlement" qu'elle souhaite faire évoluer.
"Michel Déon ne résidait pas à Paris". "Ce refus est en effet motivé par le fait que Michel Déon ne résidait pas à Paris, n'y avait pas de sépulture familiale et n'y était pas inscrit sur la liste électorale", écrit la sénatrice des Français de l'étranger dans un communiqué. "Alors que de nombreuses communes acceptent aujourd'hui l'inhumation de Français de l'étranger même lorsqu'il ne remplissent pas les conditions précitées, il ne faudrait pas que la décision de la Maire de Paris crée un précédent qui pourrait porter préjudice à nos compatriotes expatriés", poursuit-elle.
Un carré en faveur de personnalités ? L'auteur de La Montée du soir est mort le 28 décembre 2016 à 97 ans, à la clinique de Galway, en Irlande, où il résidait une partie de l'année. Il a été incinéré, et ses cendres ont été rapatriées en France par sa famille, qui souhaitait les faire inhumer à Paris. Joëlle Garriaud-Maylam a proposé qu'un carré en faveur des personnalités ayant contribué au rayonnement de la France et du français soit créé à Villers-Cotterêts (Aisne). "Michel Déon pourrait ainsi être le premier à y être inhumé".
Pas de dérogation abordée par la Ville de Paris. Dans un texte publié sur Facebook, la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo évoque en Michel Déon "un très grand écrivain, en même temps qu'un Parisien de cœur. Il était dès lors parfaitement compréhensible que sa famille, relayée par l'Académie Française, demande à ce qu'il puisse être inhumé à Paris, quand bien même, depuis de nombreuses années, il n'habitait plus cette ville". "La légitimité incontestable de cette demande s'est heurtée, comme cela arrive parfois, aux exigences non moins incontestables de nos règlements. Nous avons cherché sans les trouver les moyens de rendre possible une dérogation qui au vu des textes et du petit nombre de places disponibles ne l'était pas", explique Anne Hidalgo.