À Strasbourg, fin novembre, un enseignant a reçu des menaces de mort après avoir confisqué le téléphone d'un élève. Une dizaine d'élèves de 3e ont ensuite saccagé la salle de permanence : "Ces élèves sont en roue libre, en freestyle depuis la rentrée. Le problème, c'est qu'ils pouvaient se permettre n'importe quoi. Les incidents étaient signalés et ça ne remonte pas. Il y a une omerta quelque part. La chaîne de communication est totalement nulle", estime une professeure, enseignant dans ce collège.
"Le soutien, ils l'ont uniquement du chef d'établissement"
"Des élèves agressifs, il y en a de plus en plus. Je ne sais pas quelle est leur raison de s'en prendre aux locaux, à nous. On ne fait pas ce métier pour être gendarme, ni prendre des cours de boxe". D'autres professeurs interrogés partagent ce sentiment d'insécurité, mais n'ont pas souhaité témoigner par peur de leur agresseur ou de leur hiérarchie. "Le soutien, ils l'ont uniquement de leur chef d'établissement, rien d'autre. Un enseignant agressé devrait être reçu par le rectorat", estime Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR du Val-d'Oise.
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"Il devrait être soutenu, dire qu'il y a une démarche judiciaire, nous sommes là pour prendre en charge tout ce qui est : procédures, avocats, etc. Il y a quand même des enseignants qui, probablement, ne le diront pas parce qu'ils veulent se protéger, vont bosser la boule au ventre". Pour être accompagné juridiquement, une protection peut être demandée au rectorat, mais elle n'est pas systématiquement donnée.