À l'approche du défilé du 1er-Mai qui s'annonce historique, une autre profession est en colère : les médecins. Ces derniers se disent déçus par la maigre revalorisation de leurs consultations, augmentées d'1,50 euro seulement alors qu'ils en demandaient 25 à l'automne. Pour un meilleur salaire, certains ont déjà fait un choix radical : plutôt que d'attendre, ils quittent le territoire français pour exercer à l'étranger, quitte à tirer un trait sur leur carrière. C'est le cas du docteur Hirsch. Pour un meilleur salaire, ce médecin parisien tire un trait sur 25 ans de sa vie de praticien. Il a expliqué son choix à Europe 1.
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Un rythme effréné pour un chiffre jugé dérisoire
À 19 heures tapantes ce mercredi, le docteur Hirsch claque la porte de son cabinet de Montmartre et consulte son agenda. "C'est simple : en terme de consultations par jour, j'en fais entre 28 et 35. Donc de 9 heures jusqu'à 19 heures, sans manger parce qu'à midi j'ai fait des visites à domicile pendant mon heure de repas. Actuellement, j'ai fini ma semaine de 35 heures… Nous sommes mercredi soir", explique le médecin.
Consultations classiques, actes de petite chirurgie et gardes à l'hôpital. Le généraliste cumule. Mais sur sa fiche de paie, le chiffre lui paraît dérisoire. "Je dois être à 6.000 euros par mois. Ça veut dire qu'une consultation, c'est 25 euros alors qu'elle en vaut 50", s'agace-t-il. Alors il a décidé de plier bagages. "J'envisage de partir en Angleterre fin 2024, pour un revenu attendu de 15.000 euros", avance-t-il. Comme lui, beaucoup ont déjà franchi le cap de l'expatriation en Suisse, au Canada ou encore aux États-Unis. Plus de 4.500 médecins français exercent à l'étranger.