Voilà un détail qui rappelle la mort de la jeune Lola, en 2022. Le principal suspect du meurtre de Philippine, cette étudiante de 19 ans dont le corps a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, est sous le coup d'une OQTF, comme l'était l'accusée du meurtre de la jeune fille de 12 ans. Dans l'émission Pascal Praud et vous, Alain*, policier, détaille le fonctionnement de ces Obligations de quitter le territoire français, dont l'efficacité est pointée du doigt.
Une durée de séjour en centre de rétention divisée en plusieurs temps
"Quand une personne sous le coup d'une OQTF est interpellée, elle est présentée devant un OPJ (officier de police judiciaire), et en fonction de la gravité de l'OQTF, s'il a commis des crimes ou délits en France, il est placé en centre de rétention", souligne-t-il, expliquant que ce placement n'est plus automatique "depuis 2-3 ans pour le 'simple sans-papiers'. On ne place que des gens 'dangereux' parce qu'on n'a pas assez de place". Les autres reçoivent une notification sous forme papier, et ils ont sept jours pour quitter le territoire français, poursuit Alain.
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Selon ce policier, le nombre d'OQTF a explosé "depuis 5-6 ans", et il y aurait peu ou prou 700.000 personnes faisant l'objet de cette mesure. Il ajoute que la durée en centre de rétention de 90 jours est "morcelée". "Il y a d'abord deux jours de rétention. Vous passez devant le juge des libertés et de la détention. Il regarde si la procédure est conforme. Ensuite, vous avez 28 jours, puis encore 30 jours, et après deux fois 15 jours", énumère-t-il. Une division de la durée du séjour qui peut expliquer le fait que le principal suspect ait pu quitter le centre de rétention plus tôt que prévu.
*Le prénom a été modifié.