"Pas d'écran avant 3 ans", voilà une recommandation officielle qui ne semble pas bien respectée. Selon une nouvelle étude japonaise réalisée sur plus de 7.000 bébés, 30% des moins d'1 an sont exposés entre une heure et deux heures par jour, 20% regardent un écran jusqu'à quatre heures par jour, et même 8% se trouvent devant une télévision ou un smartphone plus de quatre heures par jour.
Cette étude montre à quel point la nouvelle technologie est entrée dans le quotidien des familles. En France, un quart des enfants se trouverait devant un écran dès l'âge de 2 ans, d'après une étude de l'Insee. Une tendance qui fait réagir les auditeurs de Pascal Praud et vous. Alexandre, père de famille de 31 ans, argumente qu'"il faut vivre avec son temps" en permettant aux enfants "de façon responsable" d'accéder aux écrans. A contrario, il s'agit d'un problème d'éducation pour Caroline, mère de 7 enfants et réticente sur les bienfaits de l'utilisation de ces technologies à l'école.
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Alerte sur l'exposition des tout petits aux écrans
Médecin généraliste et fondatrice du Collectif surexposition écrans, la docteure Anne-Lise Ducanda avance au micro d'Europe 1 qu'elle tire la sonnette d'alarme depuis 2017 sur l'exposition des plus petits aux écrans. "Ça les prive de leur besoin essentiel : interagir avec des humains de façon fréquente et de qualité, et développer tous les sens dans un monde réel en trois dimensions", détaille-t-elle auprès de Céline Géraud dans Europe 1 13h. "Aucun écran n'est éducatif pour un tout petit", appuie l'auteure du livre Les tout petits face aux écrans.
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La médecin généraliste égrène les différents handicaps qu'une surutilisation des écrans provoque chez les plus jeunes, des troubles du langage en passant par la motricité, ou encore la compréhension du monde qui les entoure. "Un enfant âgé de 3 à 6 ans, il vaut mieux qu'il n'ait pas regardé des écrans deux ou quatre heures par jour", préconise ainsi la docteure, rappelant que "les cinq domaines de développement les plus importants sont impactés" par cette pratique. "Les enseignants font très vite la différence avec des enfants qui ont des écrans et ceux qui n'en n'ont pas", souligne Anne-Lise Ducanda.