Des opposants au pass vaccinal ont défilé dans les rues de plusieurs villes samedi, deux jours avant son entrée en vigueur, réclamant la "liberté" et fustigeant "l'Apartheid" imposé selon eux par le gouvernement entre vaccinés et non vaccinés. Au total, près de 38.000 personnes, dont 5.200 à Paris ont participé aux manifestations, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, un chiffre en recul par rapport à samedi dernier, où il en avait dénombré 54.000.
Une foule de tous âges à Paris
A Paris, où quatre manifestations avaient été déclarées, des Gilets jaunes ont défilé dans la matinée, relayés dans l'après-midi par le mouvement Les Patriotes de Florian Philippot, qui a rassemblé une foule de tous âges, dont des parents accompagnés de leurs enfants, a constaté une journaliste de l'AFP. Le cortège de plusieurs centaines de personnes, pour la plupart non masquées, a défilé de la place de Barcelone (16e) vers le ministère de la Santé, dans le 7e arrondissement, portant notamment des pancartes "Liberté", "Vérité" ou "Non à l'Apartheid", des drapeaux français ou arborant la Croix de Lorraine. "Pass vaccinal, résistance totale !" ou "Macron, on t'em...", scandaient les manifestants.
"Je préfère mourir aux portes de la liberté que de mourir dans les enfers de la servitude", proclamait une pancarte, tandis qu'une autre représentait une seringue transperçant Marianne. Un animateur faisait scander "Résistance! Résistance!" ou encore "Liberté! Liberté!" Parmi les manifestants, Sophie, juriste de 44 ans et Franck, consultant informatique de 56 ans, ont expliqué à l'AFP qu'ils étaient tous les deux vaccinés, mais pas leur fille, car ils s'opposent à la vaccination des enfants et adolescents.
Présence du mouvement des Patriotes de Philippot
Ils ont expliqué être "anti pass vaccinal mais pas pour Philippot". Pour Franck, "le discours des autorités est incohérent et varie avec le temps, en fonction des contingences", et "on ne sait plus distinguer le vrai du faux". Sophie pour sa part regrette qu'"au moment où le virus est le moins virulent, on mette en place le pass vaccinal, alors qu'on pourrait jouer l'immunité naturelle collective".
Même remarque de la part d'un homme se présentant comme un technicien informatique de 40 ans, venu avec son fils de 8 ans, qui dit n'avoir jamais voté pour les extrême mais trouve que Florian Philippot offre un contrepoint, sinon "on entend toujours les mêmes choses". D'autres manifestations ont eu lieu dans toute la France. 700 personnes se sont rassemblées à Aix-en-Provence, 950 à Montpellier comme à Toulon, 1.200 à Marseille et un millier à Lyon, selon les chiffres de la police.
Un député LREM agressé à Perpignan
A Bordeaux, ils étaient 450 selon la police, deux fois moins que la semaine dernière. Parmi eux, Anaëlle, infirmière en congé maternité, pour qui "l'obligation vaccinale est une honte" et qui dénonce "des projets expérimentaux". "Les gens vaccinés tombent malades, à quoi ça sert ?". s'interroge-t-elle. Les manifestants étaient également environ 300 à Lille, dont quelques dizaines de Gilets jaunes, derrière une banderole de tête disant "non à la dictature" et réclamant "une justice sociale, fiscale et écologique". "Finis les tests, finis les masques, on n'en veut plus!" pouvait-on entendre à Strasbourg, (600 participants selon la police).
A Perpignan, le député LREM Romain Grau, ainsi qu'un conseiller parlementaire du ministre de la Justice et un des voisins du parlementaire, ont été violemment pris à partie par des manifestants contre le pass sanitaire qui ont "attaqué" sa permanence. Le député, qui a fait part de sa volonté de porter plainte, a estimé le nombre de manifestants à plus de 250. Le pass vaccinal sera déployé lundi en France. Il faudra alors pouvoir justifier pour les plus de 16 ans d'un statut vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, restaurants et bars, foires ou transports publics interrégionaux. Un test négatif ne suffira plus, sauf pour accéder aux établissements et services de santé.