Certains anticancéreux, des antiépileptiques, des médicaments pour les malades de Parkinson, les vaccins BCG, certains antibiotiques...En 2017, l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a reçu 530 signalements pour rupture de stock de traitements ou pour tension d'approvisionnement. C'est dix fois plus qu'il y a dix ans. Dans Le Parisien ce lundi, un collectif de patients et de médecins alertent sur une pénurie de médicaments qui devient inquiétante. Dans une tribune, ils demandent à l'Etat d'agir pour limiter la pénurie de certains médicaments et ils lancent une pétition.
Le laboratoire MSD avait annoncé fin août, une rupture de stock prolongée de certains dosages d'un médicament utilisé par 45.000 patients en France (sur 200.000 malades de Parkinson), le Sinemet. La rupture de stocks est prévue jusqu'en mars 2019, du fait de la fermeture de l'usine américaine produisant le médicament pour une mise aux normes. Selon l'agence du médicament ASNM, il s'agit de "la plus longue rupture qu'on ait pu avoir pour le Parkinson". L'agence sanitaire a proposé des alternatives le 19 septembre dernier, mais les médicaments proposés nécessitent des ajustements de doses et peuvent induire des déséquilibres chez les patients habitués au Sinemet.
"Les malades doivent se contenter des miettes". "Il y a urgence à mettre le réel en cohérence avec les ambitions affichées. Les personnes atteintes par la maladie de Parkinson doivent trop fréquemment faire face à des discontinuités répétées dans leurs parcours de soins et de santé", pointent médecins et patients (membres notamment du Collectif Parkinson) dans la tribune. "Elles subissent en plus depuis quelques mois des ruptures graves dans l’approvisionnement de médicaments qui leur sont indispensables et dont ils ne peuvent pas se passer. Aujourd’hui, il s’agit du Sinemet, médicament de base dans le traitement de la maladie de Parkinson et dans certaines formes de syndromes parkinsoniens atypiques comme l’atrophie multisystématisée (dite AMS)".
"Les malades doivent se contenter des miettes que les laboratoires veulent bien accorder. Ou encore se contenter de suivre les recommandations de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui les oriente vers des médicaments plus ou moins équivalents dont les stocks sont eux-mêmes insuffisants pour compenser dans la durée les ruptures d’approvisionnement", déplorent-ils encore.
Les pouvoirs publics "impuissants". Selon eux, les pouvoirs publics, pourtant sollicités, sont restés jusque-là impuissants face à cette situation. "Impuissants à rappeler avec force et efficacité aux dirigeants des laboratoires pharmaceutiques que leur responsabilité première est d’apporter les meilleures réponses possible aux malades", ajoutent-ils, appelant désormais l'Etat à se mobiliser.