"Pendant 30 ans, j'ai dévasté". Mercredi, sur Europe 1, Christophe Piquet, éleveur et cultivateur de céréales à Azé, près de Château-Gontier, en Mayenne, a fait son mea culpa pour avoir pratiqué pendant des années une agriculture intensive et utilisé des pesticides. Car l'utilisation d'engrais chimiques n'est pas sans conséquences sur l'environnement. Fin mars, l'association de consommateurs UFC s’inquiétait ainsi de la pollution "massive" des cours d'eau causée par des pratiques agricoles intensives.
"Je demande pardon, surtout aux jeunes"
"J'ai utilisé des produits chimiques, des engrais, j'ai arraché des arbres. Toutes les bêtises qu'il y avait à faire, je les ai faites. Vous ne pouvez pas imaginer comment je regrette aujourd'hui...", assure l'agriculteur qui a pris conscience de l'effet néfaste de cette pratique il y a dix ans, lors de la naissance du premier de ses sept petits-enfants.
"J'ai usé la terre, j'ai massacré la matière organique, l'humus, dont on a tant besoin. Je demande pardon, surtout aux jeunes parce qu'ils vont en subir les conséquences"
1.000 arbres pour se racheter
Pour se racheter, et tenter de réparer cette terre, Christophe Piquet a changé de méthode. Il est passé au bio et a décidé de planter 1.000 arbres sur une parcelle de 32 hectares. "Les arbres vont puiser tous les éléments fertilisants très profonds, vont descendre la température du sol d'un degré et vont favoriser toute la vie microbienne des sols" explique-t-il. "Quand on plante un arbre, on redonne la vie. Tout démarre de là", insiste-t-il. Et d'ajouter : "Aujourd'hui, j'ai la fierté de pouvoir produire en dépolluant, n'est-ce pas formidable ?