Le 5e plan de lutte contre les violences faites aux femmes, qui sera dévoilé mercredi par Laurence Rossignol, verra ses moyens doublés et portera une attention particulière aux plus jeunes femmes et à celles vivant en milieu rural, a-t-on appris mardi auprès du ministère.
Des moyens financiers doublés. Ce plan interministériel "de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes", qui couvrira la période 2017-2019, sera présenté par la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes en Conseil des ministres. Succédant à celui présenté par Najat Vallaud-Belkacem en novembre 2013, doté de 66 millions d'euros, cet arsenal verra ses fonds doublés. Selon les premiers éléments du plan consultés par l'AFP, les moyens engagés sur trois ans sont estimés entre 125 et 140 millions d'euros pour une centaine d'actions.
Constatant les "progrès considérables" réalisés depuis le dernier plan, avec des faits "mieux connus" et "davantage dénoncés", la ministre souligne que les violences sur les femmes restent "massives". En 2015, encore 122 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon, soit une tous les trois jours. Chaque année, elles sont 223.000 à être victimes de violences conjugales, 84.000 victimes de viol ou tentative de viol.
Trois objectifs. Pour "faire reculer les violences" et "mieux protéger les victimes", le gouvernement s'est fixé trois objectifs : améliorer le parcours des victimes et assurer l'accès à leurs droits, renforcer l'action publique à l'égard des plus faibles (notamment les enfants, les femmes de 18-25 ans et celles vivant en milieu rural), et combattre le sexisme "qui banalise la culture des violences et du viol".
Un renforcement des dispositifs existants. Pour ce faire, il consolidera des moyens existants : le 3919, la ligne violences femmes info, qui reçoit 50.000 appels par an en moyenne, le dispositif Téléphone grand danger (TGD, avec une touche pré-programmée pour alerter les forces de l'ordre), distribué à 530 femmes et généralisé à tout le territoire, le déploiement d'intervenants sociaux dans les commissariats et les gendarmeries, et le plan d'action contre le sexisme mis en place en septembre. La formation des professionnels (médecins, policiers, sapeurs-pompiers, travailleurs sociaux...) sera, elle, systématisée. Plus de 300.000 ont déjà été formés depuis 2014.
2.000 nouvelles places pour des femmes victimes de violences. Le gouvernement annoncera également une offre d'urgence étendue à 2.000 places dédiées aux femmes victimes de violences, dont 100 exclusivement pour les 18-25 ans, "plus exposées aux violences mais moins visibles". Pour les femmes vivant en milieux ruraux, où les dispositifs sont moins nombreux, des "bons taxis" pour aider aux déplacements seront notamment expérimentés dans 25 départements.