Environ 430 personnes qui s'opposaient à la pose du compteur Linky à leur domicile ont été déboutées vendredi devant le tribunal de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, comme l'ont été la majorité des personnes ayant déjà saisi la justice en France.
Une vingtaine de procédures en cours
Ce "compteur intelligent", dont l'installation est pilotée par Enedis et qui permet de relever à distance et en direct la consommation en électricité des clients, fait l'objet de polémiques récurrentes depuis son déploiement en 2015. Des particuliers ont saisi les tribunaux en référé (une procédure d'urgence) à travers la France, sous forme d'actions collectives. Une vingtaine de procédures sont en cours, avec plus de 5.000 requérants. Ils demandent le retrait ou la non-installation de ces compteurs, invoquant l'impact des ondes électromagnétiques sur la santé, une atteinte au libre choix ou à la vie privée.
La grande majorité ont pour l'heure été déboutés, même si plusieurs tribunaux ont reconnu à quelques dizaines de personnes souffrant d'hypersensibilité aux ondes le droit de ne pas être équipées contre leur gré. Dans ces décisions consultées par l'AFP, le tribunal de Nanterre a notamment estimé que les demandeurs ne rapportaient pas de preuve "d'un lien de causalité entre leur pathologie et l'exposition aux champs électromagnétiques des compteurs Linky".
Vers un appel
Ces décisions "récompensent tout le travail en amont d'Enedis qui a cherché des garanties" pour s'assurer "qu'il n'y avait pas de problèmes, tant sur le plan de la santé que sur la protection des données", s'est félicité auprès de l'AFP l'avocat de la filiale d'EDF, Michel Guénaire. L'avocat des anti-Linky, Me Christophe Lèguevaques, a pour sa part indiqué qu'il ferait "probablement" appel.
Le tribunal de Tours, qui a demandé mardi le retrait des compteurs chez treize particuliers pour des raisons médicales, a notamment reconnu que l'état de fatigue chronique d'un enfant de sept ans pouvait être lié au compteur Linky.