Plus de 60.800 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi en 2024, selon une étude
En 2024, 60.852 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi, un chiffre record depuis 2015, avec une hausse de 18 % par rapport à 2023. Les secteurs de la construction, de l'immobilier et des transports sont les plus touchés. L'étude souligne la nécessité d'une gestion proactive des risques, notamment via une assurance chômage pour les indépendants
Les chefs d'entreprise ont été 60.852 à perdre leur emploi en 2024, un chiffre au plus haut depuis 2015, selon une étude publiée lundi qui insiste sur la nécessité pour eux de s'assurer contre ce risque. Le nombre de ces pertes d'emploi en France a augmenté de 18% par rapport à 2023, selon l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs réalisé par l'association GSC, qui assure la protection chômage des chefs d'entreprise et indépendants, et le cabinet Altares.
Des secteurs précis touchés
Elles ont particulièrement augmenté dans les secteurs de la construction (+23,7%), des agences immobilières (+34,7%) et des transports/logistique (+29,3%), très exposés aux "tensions conjoncturelles". Ces chiffres coïncident avec la hausse des défaillances d'entreprises (sauvegardes, redressements ou liquidations judiciaires): 67.830 l'an dernier, selon l'étude de janvier d'Altares, en hausse de 17% sur un an, dont 46.640 liquidations (+13%).
Les défaillances ont progressé depuis 2022 sous le double effet d'un rattrapage post-Covid --période durant laquelle elles étaient relativement peu nombreuses grâce aux aides d'Etat massives--, et des incertitudes politiques et géopolitiques récentes. Les défaillances "enchaînent les records depuis des mois, les liquidations judiciaires (...) sont prédominantes, supprimant l'emploi de plus de 60.000 dirigeants en 2024 et probablement davantage encore en 2025", observe dans l'étude publiée lundi, Thierry Millon, directeur des études Altares.
L'Ile-de-France, la Normandie et les Pays de la Loire fortement concernés
Près des trois quarts des entrepreneurs en situation de perte d'emploi sont à la tête d'une TPE de moins de 3 salariés, relève l'étude, tandis que la plus forte hausse (+30,2% en un an) concerne les dirigeants de TPE de 6 à 9 salariés. Une forte progression est ainsi observée chez les artisans-commerçants (+18,3%) et les professions libérales (+ 16,6%). En revanche, la perte d'emploi des dirigeants d'entreprises de plus de 50 salariés recule de 19,8%.
Près d'un tiers des entrepreneurs affectés dirigeait une entreprise de plus de 10 ans. La perte d'emploi des plus de 60 ans progresse fortement (+33,2%). Les régions les plus impactées sont l'Ile-de-France, la Normandie et les Pays de la Loire avec des progressions supérieures à 25%. Pour M. Millon, l'étude "tend à militer pour une gestion très proactive des risques". Il faut informer les chefs d’entreprise "sur les filets de sécurité financiers à leur disposition", renchérit Hervé Kermarrec, président de la GSC.
C'est précisément la vocation du contrat d'assurance volontaire souscrit par cette association, conçue en 1979 et administrée par les trois organisations patronales représentatives, Medef, CPME et U2P.