«Pneumonie», «insuffisance rénale initiale», «thrombopénie»... Ce que l'on sait de l'état de santé du pape François

La santé du souverain pontife continue d'inquiéter les fidèles du monde entier. Agé de 88 ans et hospitalisé depuis maintenant onze jours, le pape François présente un tableau clinique "complexe" selon le Vatican, parfois difficile à déchiffrer. Europe 1 fait le point.
La santé du pape François continue d'inquiéter le Vatican et les fidèles catholiques. Hospitalisé depuis le 14 février pour une "pneumonie aux deux poumons", il a depuis montré "une insuffisance rénale initiale légère" faisant craindre une septicémie, une "thrombopénie" et une "anémie". Des termes médicaux complexes parfois difficiles à déchiffrer.
Un tableau clinique "complexe"
Le Saint-Père est depuis longtemps sujet aux infections pulmonaires. Après avoir contracté la tuberculose lorsqu'il avait 21 ans, il avait subi une résection d'un lobe de poumon. Un facteur qui ajoute à la gravité de sa pneumonie, déjà inquiétante pour une personne âgée de 88 ans. Effectivement, cette inflammation des poumons, due généralement à la présence d'une bactérie ou d'une infection virale, peut se révéler grave chez les personnes de plus de 65 ans ou souffrant de maladies chroniques.
Depuis le début de son hospitalisation, François a également eu "une crise respiratoire asthmatique prolongée, qui a nécessité l'application d'oxygène à haut débit" selon un communiqué du Saint-Siège, samedi 22 février. S'il n'en a pas connu depuis, il reste sous assistance respiratoire "par des canules nasales", c'est-à-dire qu'il ne peut toujours pas respirer sans une aide extérieure.
Un "état critique"
Dans le même temps, de nouveaux examens ont montré l'apparition "d'une insuffisance rénale initiale". Comme l'explique un infectiologue interrogé par Europe 1, ceci signifie que "les reins sont abîmés et les fonctions rénales diminuées". Si selon le spécialiste "ceci ne met pas forcément la vie des gens en danger", le souverain pontife n'en est pas moins tiré d'affaire.
De plus, "les analyses de sang effectuées" ce dimanche 23 février, "ont également révélé une thrombopénie, associée à une anémie". Cette baisse de plaquettes sanguines peut se révéler particulièrement grave, car les plaquettes servent à prévenir les hémorragies. Or, moins nous avons de plaquettes dans le sang, plus le risque de faire des hémorragies est important. Ces différents paramètres font craindre aux médecins du pape, un risque de septicémie, c'est-à-dire une infection du sang potentiellement mortelle.
Si les communiqués du Vatican restent lacunaires quant à l'état de santé du souverain pontife, l'emploi des termes tels qu'"état critique" sont révélateurs pour le médecin. A ses yeux, le pape "n'est certainement pas en bonne santé, et ce n'est pas sûr qu'il se sorte de cet épisode". Selon lui, au vu du tableau clinique, le pape pourrait succomber "d'ici les prochains jours ou prochaines semaines" et s'il s'en sort, "ce sera dans un mauvais état".
Selon le dernier communiqué du Vatican du lundi 24 février, l'état de santé du pape montre "une légère amélioration" mais reste tout de même "critique".