Quatre personnes sont renvoyées devant la cour d'assises spéciale de Paris, pour leur rôle dans la fourniture d'un fusil d'assaut au djihadiste qui a tué le policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées le 20 avril 2017, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Les juges d'instruction antiterroristes ont ordonné le 12 octobre le renvoi aux assises de Nourredine A., 30 ans, pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Ils ont en revanche abandonné cette qualification pour les trois autres accusés, renvoyés uniquement "pour infraction à la législation sur les armes", selon cette source, conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste.
Trois des suspects sont en détention provisoire depuis plus de trois ans. Le quatrième a été placé sous contrôle judiciaire, a précisé la même source. Trois jours avant le premier tour de l'élection présidentielle de 2017, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans au lourd passé judiciaire, avait attaqué un car de police sur la célèbre avenue, tuant par balles Xavier Jugelé et blessant deux autres policiers, avant d'être abattu.
L'EI avait revendiqué l'attaque
Karim Cheurfi, déjà condamné pour tentatives de meurtres sur des policiers, n'avait pas présenté de signes de radicalisation islamiste en prison. Un message manuscrit défendant la cause du groupe Etat islamique (EI) avait toutefois été retrouvé sur un papier près de son corps. L'EI avait très rapidement revendiqué l'attaque intervenue sur l'une des artères les plus touristiques de la capitale. Mais l'organisation djihadiste avait probablement commis une erreur de revendication, donnant dans la précipitation une identité du tueur, "Abu Yussef le Belge", qui ne correspond pas à Karim Cheurfi.
Nourredine A., avait été mis en examen initialement pour "complicité" de l'attentat, en juin 2017, soupçonné d'avoir acheté la moto de Karim Cheurfi contre le fusil, selon une source proche de l'enquête à l'époque. Parmi les trois autres, Yanis A., 28 ans, et son ami d'enfance Mederick M., 26 ans, avaient été interpellés dans les semaines suivant l'attaque, leur ADN ayant été relevé sur le fusil.