Deux policiers de la brigade fluviale ont été mis en examen lundi pour homicide involontaire dans l'enquête sur la mort d'une de leurs collègues dans la Seine en janvier 2018, a indiqué mardi une source judiciaire, confirmant une information de RMC.
Le niveau de la Seine était monté après la tempête Eleanor
Le 5 janvier 2018, Amandine Giraud, 27 ans, policière à la brigade fluviale disparaissait lors d'un exercice. Son corps n'avait été retrouvé que quatre mois plus tard. Une information judiciaire pour "homicide involontaire" avait été ouverte le 23 février 2018, après une enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices". La policière avait disparu quelques jours après le passage de la tempête Eleanor, qui avait entraîné une montée du niveau du fleuve. "Rien ne motivait qu'on mette en place cet exercice alors qu'après le passage de la tempête, la Seine est en crue", avait alors estimé le secrétaire départemental adjoint d'Unsa-Police, Nicolas Pucheu.
Selon lui, la policière n'avait son diplôme de plongée sous-marine "que depuis trois semaines". "C'était pour nous suicidaire de la mettre à l'eau", avait-il estimé.
"Les manquements sont tellement flagrants que l'hypothèse d'un bizutage qui a mal tourné n'est pas à exclure", a réagi mardi Me Yassine Bouzrou, avocat du syndicat policier Vigi, qui s'est constitué partie civile dans ce dossier.
Une série d'erreurs d'appréciations
La mère de la policière s'est dite "soulagée" et espère que les manquements par plusieurs personnes seront établis. BFMTV précise que l'enquête avait déjà montré une série d'erreurs d'appréciations au niveau du débit du fleuve, qui était alors en pleine crue, mais aussi au niveau du sauvetage d'Amandine Giraud. Suivant la procédure administrative, les deux policiers mis en examen devraient passer devant un conseil disciplinaire au mois de juin.