Policiers brûlés à Viry-Châtillon : deux nouvelles plaintes contre l'enquête
Dans une plainte commune déposée mercredi, des avocats dénoncent des "faux en écriture publique" et des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" dans le cadre de l'enquête sur l'attaque de policiers brûlés à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, en 2016.
Deux nouvelles plaintes pour "faux" et "violences" ont été déposées devant le parquet d'Evry contre les policiers chargés de l'enquête sur l'attaque de policiers brûlés à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, en 2016 , a indiqué dimanche à l'AFP la procureure d'Evry. Dans une plainte commune déposée mercredi, Me Sarah Mauger-Poliak, Yaël Scemama et Michel Stansal dénoncent des "faux en écriture publique" et des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" dans le cadre de l'enquête menée par la Sûreté départementale de l'Essonne, confirmant une information de Mediapart .
Déclarations "modifiées" et protestations d'innocence "éludées"
Dénonçant nommément les enquêteurs, les avocats estiment que les interrogatoires ont été retranscrits à la défaveur des accusés, et que des "coupables auraient été sciemment remis en liberté".
Selon eux, les policiers ont rédigé les procès-verbaux "en modifiant le sens des déclarations, en éludant les protestations d'innocence, un grand nombre des explications circonstanciées et sans acter les demandes de vérification des éléments prouvant l'absence d'implication" de leurs deux clients, acquittés en appel et dont l'un a été condamné à 18 ans de réclusion en première instance. Par ailleurs, selon la plainte, le témoin clé de l'enquête n'a pas "spontanément" produit une "liste des participants à l'attaque" comme l'ont assuré les enquêteurs.
Deux plaintes déjà déposées en février et en mars
Selon le parquet d'Evry, une autre plainte pour "faux en écriture publique" a été déposée par Me Frank Berton, avocat de l'un des jeunes condamnés à 18 ans de réclusion en appel. Sur Twitter, le pénaliste, qui se pourvoit en cassation, a indiqué que sa plainte visait "nommément deux policiers" également pour "escroquerie au jugement" et "violations du code de la sécurité publique".
Frédérick Petipermon, avocat d'un des accusés condamnés à 18 ans de prison en appel et qui s'est également pourvu en cassation, avait déjà déposé deux plaintes à Evry, le 26 février et le 10 mars, pour "faux en écriture publique". Selon une de ces plaintes, consultée par l'AFP, des procès-verbaux auraient été tronqués, ne retranscrivant pas les paroles de deux témoins clés de l'enquête.