Le "metaverse", ou métavers en français, est un monde virtuel dans lequel les entreprises rêvent de s’implanter. Il fait ainsi l’objet d’un "Forum des métavers", organisé ce mardi à Paris à la Maison de la Chimie, dans le 7e arrondissement, par la société RM Conseil. Les groupes BNP Paribas et Accenture, notamment, y participent.
Le metaverse est aujourd’hui davantage une projection d'activités économiques dans le futur qu’une réalité. Néanmoins, il existe quelques "morceaux" ou "briques" de cet univers virtuel. Les transactions en crypto-monnaie par exemple, certains jeux vidéo connectés ou encore les visioconférences organisées pour échanger à distance.
Mais l’idée, prônée par Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook (devenu Meta), est de relier tous ces échanges dans un même univers en 3D, afin de développer de nouvelles manières d'interagir et de faire des affaires.
Une pollution numérique déjà importante
Un problème se pose cependant : son impact environnemental. Car si la majeure partie du metaverse reste à construire, la pollution déjà engendrée par le numérique est importante. Internet représente actuellement 5% environ des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est un petit pourcentage qui va nettement augmenter dans les années à venir.
"On se rend compte qu'entre 2010 et 2025, nos impacts numériques vont être multipliés par trois. Imaginez qu'à l'échelle de chacun et de chacune d'entre nous, nous ayons triplé en l'espace de 15 ans nos impacts environnementaux associés à notre alimentation, à nos déplacements, en fait on serait déjà effondré comme civilisation. C'est sans prendre en considération cette nouveauté du metaverse", explique l’expert en sobriété numérique Frédéric Bordage, fondateur du collectif GreenIT.fr.
Plus de pollution liée à l’énergie et à l’extraction de métaux
Le metaverse rajoutera ainsi des centres de données (ou data centers), des casques de réalité virtuelle et des écrans à la production déjà massive de terminaux numériques. Cela nécessitera donc plus d’énergie pour les utiliser et plus de métaux pour les fabriquer, extraits majoritairement en Chine.
"Il va falloir 1.000 fois plus de puissance informatique, donc mécaniquement 1.000 fois de date centers, c'est impossible de multiplier le nombre de data centers, de fabriquer suffisamment de casques de réalité virtuelle, de multiplier la taille des réseaux pour faire passer ces images à très haute définition en temps réel puisque a priori, nous n'aurions pas assez de ressources, de métaux pour fabriquer la réalité matérielle de ce monde virtuel", observe-t-il.
Pour Frédéric Bordage, le metaverse, donc, ne peut être durable. C’est pourtant le thème d’une des tables rondes organisées aujourd’hui lors du forum.