Toutes les rivières du monde - ou presque - sont polluées par des résidus de médicaments. C'est ce que révèle une étude au niveau mondial menée par l'Université d'York au Royaume-Uni. Sur les cinq continents, le constat est le même et est la conséquence directe de notre consommation.
On retrouve des traces d'antibiotiques, d'antidépresseurs, ou encore d'anti-inflammatoires dans presque tous les cours d’eau du monde. Sur 258 rivières analysées dans 104 pays, seulement trois sont vierges de toutes ces substances. Il s’agit de deux cours d’eau en Islande et d’une rivière au Venezuela. Les eaux les plus polluées se trouvent au Pakistan, en Bolivie et en Ethiopie. Les habitants ont accès aux médicaments mais les états n'ont pas les moyens de traiter les eaux usées.
Un quart des sites étudiés présentent des taux de pollution dangereux
Et ce n'est pas sans conséquence sur la faune aquatique, explique Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. "Ces molécules peuvent avoir un effet sur les poissons, les batraciens... Par exemple, la présence de gamètes femelles chez les mâles et puis des problèmes de croissance", alerte-t-elle. Au total, un quart des sites étudiés présentent des taux de pollution dangereux.
La situation est tout de même un peu mieux en France grâce notamment à un système d'épuration performant. Les prélèvements faits dans la Seine et dans la rivière de l'Ardières dans le Rhône, montrent qu'il y a très peu de résidus de médicaments dans les eaux. Pour chaque substance, la concentration dans l'eau n'est pas jugée toxique. En revanche, le mélange des différents résidus a lui des effets néfastes sur l'environnement.