Tende 1:10
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Jean-Jacques Héry avec AFP, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Tende est l'un des trois villages de la vallée de la Roya encore coupés du monde après les intempéries de la semaine passée. Pour s'y rendre, il faut marcher 25 kilomètres à pied, le long d'une route jonchée de débris et de branches. Privés d'eau, d'électricité et de routes, les 2.200 habitants ne peuvent que constater les dégâts. 
REPORTAGE

Pour gagner Tende, il faut suivre une route jonchée de débris et de branches. Elle a disparu par endroit, coupée nette, le macadam tordu comme après un séisme. On emprunte alors la voie ferrée, marchant 25 kilomètres le long du ballaste. Tende est l’un des trois villages de la vallée de la Roya encore coupés du monde, quatre jours après les intempéries qui ont frappé les Alpes-Maritimes

Au cœur de ce bourg de 2.200 habitants, les deux ponts se sont effondrés, explique Philippe. "Il y avait même une maison juste au bord, qui avait été refaite il y a quelques années. Il n’y a plus rien." A l’emplacement des deux terrains de tennis, on n’aperçoit plus que deux longues lignes blanches. Le reste a disparu sous l’eau. "Le lit de la rivière fait normalement 10 mètres de large. Là, il en mesure plutôt 50."

150 tombes emportées par les crues

A cause des crues, les corps de quelque 150 personnes enterrées dans le cimetière du village ont été emportés et sont peu à peu retrouvés en aval de la commune, a déclaré le maire du village, Jean-Pierre Vassallo, à l'AFP. "Ils sont partis sur 20 km et ont terminé un peu partout, parfois dans des jardins. Ce sont les habitants qui nous préviennent, pour que les marins-pompiers de Marseille sur place viennent les récupérer". Ces corps sont peu à peu rassemblés dans une salle sur la commune, a expliqué Jean-Pierre Vassallo, sans pouvoir préciser combien ont déjà été retrouvés. 

"Est ce qu’on arrivera à s’en relever ?"

La priorité pour les habitants est désormais de rétablir l’eau, l’électricité et les routes. Pour le reste, impossible de se projeter. "On ressent énormément de tristesse. C’est une catastrophe. Est ce qu’on arrivera à s’en relever ? Je n’en sais rien. C’est trop tôt pour le savoir." Depuis trois jours, le bruit des hélicoptères rythme les journées des habitants de la vallée. Ils ravitaillent les communes isolées en eau potable et nourriture. Et évacuent les personnes qui le souhaitent vers des zones épargnées par la catastrophe.