PORTRAIT - Conclave : qui est Jean-Marc Aveline, le cardinal français cité pour succéder au pape François ?
Élu président de la Conférence des évêques de France au début du mois d'avril, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, fait partie des principaux prétendants à la succession du pape François. Créé cardinal par le souverain pontife défunt en 2022, il a été le grand artisan de sa visite à Marseille, l'année suivante.
Il figure parmi les outsiders et il est Français. Le cardinal Jean-Marc Aveline est régulièrement cité sur la liste des "papabili", ces cardinaux idéalement placés dans la course à la succession du pape François, décédé le lundi 21 avril à l'âge de 88 ans. Alors que le conclave s'apprête à débuter à la chapelle Sixtine, Europe 1 dresse le portrait de cet homme d'Église qui pourrait tirer son épingle du jeu.
Des relations précieuses avec les communautés musulmanes et juives
Archevêque de Marseille, âgé de 66 ans, Jean-Marc Aveline a été élu, début avril, président de la Conférence des évêques de France pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois. Pour être choisi, il faut rassembler les deux tiers des votes d’une centaine d’évêques français.
Ce prélat est originaire d’Algérie où il naît en décembre 1958. Quatre ans plus tard, en raison de la guerre, sa famille rejoint Marseille où il y grandit, devient prêtre et enfin évêque en 2013. Ses relations avec les communautés musulmanes et juives locales lui sont précieuses. Son éloquence est appréciée et son ancrage méditerranéen, tourné vers les plus pauvres, lui permet de se rapprocher du pape François qui le nomme cardinal en 2022. C’est d’ailleurs Marseille que le Saint-Père choisit de visiter en septembre 2023.
Autre preuve de sa proximité avec Rome : il est chargé depuis quelques années, avec d’autres cardinaux, de nommer les évêques du monde entier. C’est donc tout naturellement que les prélats français reconnaissent en lui une figure d’autorité. Il prendra officiellement ses fonctions le 1ᵉʳ juillet prochain à la tête de la Conférence des évêques de France.
"Le conclave, j'y vais comme une grande retraite spirituelle et advienne que pourra"
Mais avant de commencer son mandat, Jean-Marc Aveline aura un rôle à jouer au conclave. À la mort du pape qu'il a apprise "comme tout le monde, peut-être pas dans les premiers d'ailleurs", il avait rendu hommage à une personnalité "paternelle", "exigeant et aimant". Réputé au Vatican pour sa grande discrétion, ses capacités intellectuelles et son sens du contact, il s'y est progressivement fait une place, au point de rejoindre les listes - très aléatoires - de "papabili".
"Le conclave, je n'en ai jamais vécu (..) J'y vais comme une grande retraite spirituelle et advienne que pourra, en écoutant ce que l'esprit nous soufflera à l'oreille", affirmait-il après la mort du pape. Affable, "très centré et très ouvert" selon un de ses pairs, Mgr Aveline était très apprécié du pape, dont il partageait l'intérêt pour le dialogue avec l'islam, la défense des migrants et la vision d'une Église davantage tournée vers le Sud global.
Son talon d'Achille pourrait cependant venir de sa maîtrise de la langue italienne, un passage obligé pour devenir pape. En avril 2023, il prend possession de l'Église romaine Santa Maria ai Monti : il affirme alors être encore "un cardinal en rodage", en apprentissage de l'italien. Si d'autres cardinaux semblent davantage favoris, à l'instar des Italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa, le prélat français pourrait faire sien ce célèbre dicton, "Qui entre pape au conclave en ressort cardinal", et créer la surprise à l'image de Jorge Bergoglio en 2013, devenu le pape François.
