Confinement oblige, un salarié français sur quatre a basculé en télétravail depuis le 17 mars. Les deux tiers d’entre eux n’avaient jusque-là jamais expérimenté cette formule. Pour eux, le changement s’est fait sans préparation préalable. Une forme de télétravail "à l’arrache", parfois synonyme de stress, de souffrance physique et d’horaires à rallonge. Ce qui conduit les syndicats, la CGT et FO notamment, à réclamer l’ouverture d’une négociation à l’échelon interprofessionnel pour corriger les dérives qui apparaissent.
"Cadrer les choses et mettre à égalité les salariés"
Des dérives éloignées de la logique portée par le patronat et les syndicats quand ils avaient posé, en 2005, les jalons du télétravail. "Il y a par exemple le 'droit à déconnexion', qui est inscrit dans la loi mais toujours pas appliqué. Il y a des choses nouvelles à faire, et donc il faut un nouvel accord national immédiatement, pour cadrer les choses et mettre à égalité les salariés, quelle que soit la taille des entreprises ou leur situation géographique", estime Marie-José Kotlicki, secrétaire-générale des ingénieurs et cadres CGT, au micro d'Europe 1.
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La crainte des syndicats, c’est que si rien n’est revu à brève échéance, les mauvaises pratiques nées de la précipitation du 17 mars s’ancrent dans les entreprises quand l’activité retrouvera son mode "normal". Pour le moment, le gouvernement ne semble pas pressé de légiférer sur le sujet. Mais si une négociation s’engage, il la verra, nous dit-on, d’un bon œil...