La journée du 1er-Mai a été "volée par la violence de quelques-uns", a estimé mercredi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner à Paris, à l'issue de manifestations ayant rassemblé entre 164.500 et 310.000 personnes en France, et marquées par des tensions dans la capitale.
L'hôpital de La Pitié-Salpêtrière "attaqué", selon Castaner
"Je regrette vraiment que la journée du 1er-Mai ait été volée par la violence de quelques-uns", a déclaré le ministre lors d'un déplacement en début de soirée à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, dans le XIIIe arrondissement, où a été admis un CRS blessé à la tête. Selon le ministre, l'hôpital, situé à proximité de la place d'Italie où le parcours de la manifestation syndicale a pris fin dans un nuage de gaz lacrymogène et après des heurts, a été "attaqué" par des dizaines de militants anticapitalistes d'ultragauche "black blocs" qui auraient voulu rentrer par la sortie de secours. "Des infirmières ont dû préserver le service de réanimation. Nos forces de l'ordre sont immédiatement intervenues", a-t-il expliqué lors d'un point presse. Trente personnes ont été interpellées, a indiqué un policier au ministre lors de sa visite.
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"Plein soutien aux équipes de l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière qui ont fait face à une bande de manifestants/casseurs dans une tentative d'intrusion violente dans le service de réanimation chirurgicale! Et qui ont empêché la mise en danger de patients. Merci à la police", a tweeté le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsh, annonçant qu'une plainte serait déposée.
"800 à 1.000 personnes venues pour en découdre"
La manifestation parisienne a rassemblé 28.000 personnes selon l'Intérieur, 80.000 selon la CGT. Selon un comptage Occurence pour des médias dont l'AFP, ils étaient 40.000. Selon Christophe Castaner, "800 à 1.000 personnes étaient venues pour en découdre". "Tout au long du parcours, des gens sont venus pour casser, brûler, attaquer et qui ont volé aux organisations syndicales leur fête internationale du travail et leur mobilisation", a-t-il martelé.
Le ministre de l'Intérieur a salué auprès du préfet de police de Paris Didier Lallement la "doctrine de percution immédiate" mise en place dans la capitale pour "empêcher, disperser de façon systématique" les "black blocs" dès leur constitution. "C'est une journée qui a fait des blessés, qui a fait assez peu de dégâts" à Paris et dans les grandes villes de province, a encore dit le ministre.
Les forces de l'ordre ont procédé à 3.777 contrôles préventifs en périphérie de Paris et à près de 15.000 dans la capitale, a-t-il précisé.