L'Elysée souhaite que la grande chancellerie de la Légion d'honneur examine rapidement la possibilité de retirer sa décoration au producteur Harvey Weinstein, accusé de viol ou de harcèlement sexuel, a indiqué dimanche la présidence de la République.
Examen demandé par l'Elysée. La présidence de République a sollicité la grande chancellerie de la Légion d'honneur, dont l'avis est obligatoire, pour qu'elle "examine rapidement l'affaire au vu de la gravité des faits" et du comportement de toute évidence "contraire à l'honneur" du producteur américain, a ajouté l'Elysée en référence au code de la Légion d'honneur.
Un comportement "contraire à l'honneur"? Selon ce code, un "comportement contraire à l'honneur" peut conduire à un blâme, une suspension ou une exclusion de l'ordre pour les Français mais pour les étrangers, une seule mesure est prévue, celle du "retrait" de l'ordre. La mesure fait alors l'objet d'un décret signé du président de la République, Grand Maître de l'Ordre. Harvey Weinstein, déjà exclu samedi de l'Académie des Oscars, avait été fait chevalier de la Légion d'honneur en mars 2012 par Nicolas Sarkozy.
Deux décorés déjà radiés. Il est déjà arrivé que la grande chancellerie de la Légion d'honneur décide un retrait de décoration notamment après une condamnation. Cela a ainsi été le cas pour le champion cycliste américain Lance Armstrong, qui avait avoué début 2013 s'être dopé et a perdu sa décoration en 2014, et pour le couturier britannique John Galliano, condamné en septembre 2011 pour injures antisémites.