Les soutiens au peuple palestinien maintiennent leur appel à manifester samedi à Paris en dépit de l'interdiction des autorités. Ils contestent cette décision prise à la demande du ministre de l'Intérieur en raison de risques selon lui de "troubles à l'ordre public". Gérald Darmanin a mis en avant le précédent de 2014, lorsqu'une manifestation pro palestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines. Les organisateurs de la manifestation prévoient néanmoins de se réunir à 15 heures au métro Barbès puis de se rendre place de la Bastille en cortège.
Le gouvernement craint les "conflits importés"
Saisi en référé-liberté par l'Association des Palestiniens en Ile-de-France, le tribunal administratif avait confirmé vendredi l'interdiction. Ce dernier a estimé que le contexte "tant international qu'intérieur" ne permettait pas "d'estimer que les risques de troubles graves" ne "seraient pas aussi importants voire supérieurs à ceux avérés en 2014".
Le gouvernement craint de son côté les "conflits importés", en clair que le conflit au Proche Orient devienne un sujet politique dans l'Hexagone. Selon Gérald Darmanin, il existe des connexions étroites entre les militants pro Palestine et l'ultra gauche, et le ministre de l'Intérieur craint de les voir s'en prendre à des symboles juifs samedi.
Entre 6.000 et 10.000 manifestants attendus en région
La manifestation parisienne était au départ prévue pour commémorer la Nakba, l'exode de centaines de milliers de Palestiniens à la création d'Israël en 1948, avant que la flambée de violences en Israël et dans la bande de Gaza ces derniers jours ne vienne dessiner la perspective d'un rassemblement important. La préfecture de police de Paris a prévenu vendredi sur twitter que "participer à une manifestation interdite fait l'objet d'une verbalisation à hauteur de 135 euros".
Dans les villes, comme Nice, Lyon et Marseille, où les cortèges sont maintenues, entre 6.000 et 10.000 manifestants sont attendus. Le ministère de l’Intérieur a demandé à tous les préfets d’être particulièrement vigilants et de mobiliser les services de renseignement, notamment la DGSI qui a mis en garde, selon nos informations, contre les risques de débordements.