Les Assises nationales sur le bruit se sont clôturées mercredi, avec comme mot d’ordre "investissons dans l’environnement sonore". Car le bruit coûte cher et les maires, les fonctionnaires, les chercheurs, les industriels, les gestionnaires des transports, qui se sont réunis pendant deux jours, le savent bien. Selon une étude de l’agence de la transition écologique (ex-ADEME), les effets sanitaires et sociaux du bruit génèrent des dépenses colossales : 147 milliards d’euros par an. Comment expliquer cette facture démentielle pour la France ?
Perturbations du sommeil, obésité, diabète...
Les répercussions du bruit sur notre santé s’expliquent par une série d’effets pervers engendrés par notre mode de vie. "On a le trafic routier, mais aussi les autres sources de transports, ferroviaires, aériens", selon Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif. Au global, le bruit engendré par le secteur des transports représente "à peu près les deux tiers de la facture de ces 147 milliards d’euros par an". Quant au tiers restant, il regroupe les bruits au travail et les bruits de voisinage.
Ensuite, tout fonctionne en cascade : ces nuisances sonores vont entraîner des problèmes sanitaires, comme des perturbations du sommeil, des maladies cardio-vasculaires, de l'obésité, du diabète ou encore des troubles de la santé mentale. Des pathologies qui vont engendrer des coûts par le biais de consultations chez un médecin, la prise de médicaments, voire une hospitalisation.
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À cela, s’ajoutent des paramètres non sanitaires comme la perte de productivité dans les entreprises ou la dépréciation de biens immobiliers. Finalement, ce qui justifie 86% de cette facture, c’est que les Français exposés à trop de bruits sont en mauvais état physique et mental. Et selon les économistes, perdre une année de vie en bonne santé représente un coût de 130.000 euros. C’est donc en additionnant tous ces facteurs que les chercheurs sont arrivés à ce coût colossal des nuisances sonores.
D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le bruit est d'ailleurs la deuxième cause environnementale provoquant le plus de dommages sanitaires, derrière la pollution atmosphérique.