Des difficultés respiratoires, une sensation d'étouffement et des petits sifflements qui vous pourrissent la vie. Maladie chronique la plus répandue dans le monde, l'asthme a gagné du terrain ces dernières années. Le réseau mondial de l'asthme (Global asthma network, GAN) estime que 334 millions de personnes en souffrent contre 235 millions recensés en 2002-2003 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La France n'échappe pas à cette évolution avec une augmentation de 40% du nombre de cas au cours des vingt dernières années.
>> A l'occasion de la Journée mondiale de l'asthme, Europe 1 vous explique comment l'asthme est devenue aussi répandue, notamment chez l'enfant.
En France, quatre millions de personnes sont touchées par l'asthme et 1.500 en meurent chaque année lors d'une crise. Cette maladie, qui touche particulièrement les enfants, résulte de l'association d'une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux tels que les allergènes présents dans les habitations (acariens, moisissures), extérieurs (pollens et moisissures), mais aussi la fumée du tabac ou la pollution de l'air.
Un environnement de plus en plus toxique. Cette augmentation du nombre de cas d'asthme s'explique par plusieurs facteurs. Au banc des accusés, l'environnement, de plus en plus toxique dans lequel on vit. "La pollution mais aussi notre alimentation jouent un rôle important", assure Isabella Annesi Maesano, directrice de recherche à l'Inserm. Autre exemple très concret de notre environnement nocif : les phtalates. "Si pendant sa grossesse, la mère est en contact avec des phtalates, contenus par exemple dans les crèmes anti-vergetures, l'enfant aura un risque plus important de développer de l'asthme plus tard", explique cette épidémiologiste.
Notre système immunitaire se défend moins bien. "Notre susceptibilité plus grande explique aussi l'augmentation de l'asthme", avance Isabella Annesi Maesano. "Notre système immunitaire se défend moins bien qu'avant". Dans un "environnement souvent plus hygiénique", nous n'allons pas rencontrer les infections contre lesquelles l'organisme doit se battre. En résumé, nos corps sont plus faibles et donc plus vulnérables.
Le tabac toujours aussi nocif. Enfin, il existe les polluants "habituels". "Il n'y a aucun doute sur les liens entre tabagisme passif et asthme", rappelle l'épidémiologiste Isabella Annesi Maesano. Les mères, "qui ont de plus en plus de mal à arrêter à fumer pendant leur grossesse", auront plus de risques d'avoir des enfants asthmatiques que les mères qui ne fument pas.