François Hollande et Emmanuel Macron ont invité le pape François, en vain. Elu lors du conclave en 2013, l'Argentin ne s'est jamais rendu en France depuis le début de son mandat. Et la visite de Jean Castex au Vatican ce lundi matin risque de ne rien y changer. En effet, le Premier ministre a bien renouvelé l'invitation de la France au pape François, à l'occasion de leur rencontre pour commémorer le 100ème anniversaire de la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Vatican. Mais dans un contexte d'élection présidentielle, le pape ne devrait pas faire le déplacement.
Le pape François préfère en effet les périphéries aux vieilles nations chrétiennes bien portante. L'incendie de Notre-Dame avait bien relancé les spéculations, mais l'affaire du nonce apostolique de Paris, représentant du pape en France, accusé d'agression sexuelle, complique les choses. Si le numéro 2 du Vatican avait laissé entrevoir la possibilité que le pape vienne enfin en France, l'été dernier, cette possibilité semble s'être évanouie.
Le soutien du Pape aux fidèles français ?
Le travail de la commission Sauvé, sur l'ampleur de la pédocriminalité dans l'Église catholique depuis 1950, est jugé comme excellent au Vatican. Le rapport dit "Sauvé", du nom du président de la commission, estime à 216.000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l'objet de violences ou d'agressions sexuelles pendant leur minorité de la part de clercs ou de religieux catholiques en France de 1950 à 2020. Alors les catholiques français, dans cette période difficile, pourraient avoir besoin du soutien de leur pape dans cette épreuve. Mais une autre règle subsiste : celle de ne pas se rendre dans un pays en période d'élection.