Pourquoi les cantines scolaires ne font pas l’unanimité ?

La table des bons vivants s'intéressent aux cantines scolaires (Illustration).
La table des bons vivants s'intéressent aux cantines scolaires (Illustration). © LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
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Marion Sauveur
Sans grande surprise : les cantines scolaires ne suscitent pas un enthousiasme général du côté des parents et des enfants. A La table des bons vivants de Laurent Mariotte, nous cherchons à comprendre pourquoi. 

Non… Les enfants n’aiment toujours pas manger à la cantine ! D’après un sondage mené par l’Ifop pour l’Association de l’alimentation durable auprès des parents et de leurs enfants et publié dans 60 millions de consommateurs le mois dernier, seulement 1/3 des enfants inscrits à la cantine aime "beaucoup" manger à la cantine. Et s’ils aiment cette pause-déjeuner, ce n’est pas pour ce qu’ils ont dans l’assiette mais pour le moment qu’ils passent à table… avec leurs copains.  

 

Forcément, 50% des parents se disent insatisfaits reflétant une grande disparité de l’offre des cantines en France. Et principalement parce que leurs enfants mangent peu le midi. Cette étude révèle que les 3/4 des enfants ne finissent pas leur assiette… Pourquoi ? Parce qu’ils n'aiment pas ce qu’on leur propose en majorité… 

Le fonctionnement des cantines 

Pour comprendre pourquoi les cantines ont peu de succès auprès des enfants, il faut se pencher sur leur fonctionnement. Il s’avère qu’il y a rarement des cuisines dans les cantines. Les repas sont souvent réalisés dans les cuisines centrales : soit en gestion directe, soit en partenariat avec des prestataires (Scolarest / Sodexo,...). Certains réalisent les plats le matin-même et livrent le repas tout chaud. Tandis que d’autres réalisent des liaisons froides, parfois préparées avec 3 jours d’avance. Forcément ça n’a pas le même goût ! 

Incarner le repas 

Plusieurs acteurs existent pour aider les mairies à mettre en place des repas qui seront dégustés avec plaisir. Parmi eux, Un plus bio, c’est l’association la plus connue et qui a une expertise de plus de 20 ans dans le domaine. Elle travaille avec les élus et les équipes de cantines. Pourquoi avec les élus ? Parce que tout est une question d’arbitrage dans les budgets des communes. 

D’après leurs analyses, pour que les enfants mangent leurs assiettes, il faut que les cuisines ne soient pas trop grandes et que les produits cuisinés soient de qualité et locaux. L’idéal, c’est que le producteur connaissent le cuisinier pour qu’il y ait une fierté de cuisiner le produit. Comme à Millau, dans l’Aveyron, où par exemple sont servis des yaourts bio au lait cru faits à 30 kilomètres ou encore des galettes végétales et des gâteaux sont faits maison. Ou encore, à Manduel (banlieue de Nîmes) dans le Gard, où le pain est achetée à une boulangère paysanne du village. 

Et le point fondamental qui fait que les enfants mangent, c’est la transmission. C’est essentiel que le personnel aime ce qu’il fait et qu’il ait envie de partager. Par ailleurs, l’idéal, c’est que le cuisinier ou les éducateurs parlent du produit, du plat aux enfants.