Après le suicide d'une directrice d'école maternelle à Pantin en Seine-Saint-Denis la semaine dernière, un préavis de grève a été déposé. La moitié des écoles du département seront fermées, selon le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire. Des rassemblements sont prévus devant les locaux de l'Education nationale, à Bobigny, comme dans de nombreux autres départements. Objectif : protester contre la situation des directeurs d'école, un véritable serpent de mer.
Deux jours avant son suicide, la directrice d'école Christine Renon avait adressé un courrier à une trentaine de ses collègues, dénonçant la multitude de tâches qu'elle devait accomplir, son épuisement. Un mal-être partagé par beaucoup. Car les directeurs sont aussi des enseignants, avec une classe à assumer, sauf si leur école compte plus de dix classes.
Une proposition de loi dans les tiroirs
Pour ce job en plus, ils touchent une prime mensuelle d'environ 150 euros. Le problème, disent-ils, c'est qu'être directeur, c'est un travail à plein temps. Avec des taches allant du secrétariat, en passant par la sécurité, la gestion des problèmes quotidiens avec la municipalité, l'administration de médicaments pour des enfants malades, la résolution de conflits avec les parents... Leur situation s'est aggravée ces dernières années avec la disparition de nombreux auxiliaires de vie scolaire, en poste sur des contrats aidés. Il y a un an, la députée En Marche ! Cécile Rilhac avait rendu un rapport sur le sujet. Elle travaille actuellement à une proposition de loi visant à revaloriser leur métier. Pas suffisant pour les syndicats, qui voudraient surtout un recrutement d'aides aux directeurs. Le ministre Jean-Michel Blanquer a quant à lui assuré en début de semaine qu'il ne resterait pas immobile sur ce sujet.