En septembre prochain, tous les étudiants pourront faire leur rentrée en présentiel. Il s'agit d'une option sur laquelle planche le gouvernement, a assuré mardi la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Un horizon qui devrait soulager de nombreux étudiants, qui ont dû faire face à un important isolement durant la crise sanitaire du Covid-19, mais aussi à une grande précarité, avec la disparition de nombreux petits emplois.
Or, cette situation frapperait d'abord les jeunes filles. C'est la conclusion d'une enquête Cop'1-Solidarité Etudiantes, une association qui porte assistance aux étudiants dans le besoin, publiée mardi. On y apprend notamment que les femmes sont largement majoritaires dans les files d'attente des distributions alimentaires.
7 bénéficiaires sur 10 d'aide alimentaire sont des femmes
Chez les étudiants, près de sept bénéficiaires sur dix d'une aide alimentaire sont des femmes. Et ce résultat n'est malheureusement pas une surprise pour le pointeur de l'association qui a fait l'étude, Ulysse Guttmann-Faure.
"Une femme a des dépenses beaucoup plus importantes, en raison des protections périodiques, qui coûtent particulièrement chères, mais aussi sur les produits d'hygiène en général", relève-t-il auprès d'Europe 1. "Quand on entend une étudiante qui nous dit qu'elle doit choisir entre les protections périodiques et se nourrir, c'est alarmant."
Les emplois privilégiés par les femmes davantage frappés par la crise
Ce type de déclaration, son association les a entendu très régulièrement lors de distributions cette année. Mais ce décalage est aussi le fait de la disparition de certains de jobs étudiants spécifiques, explique Joanie Cayouette-Remblière, sociologue à l'Institut national des études démographiques. "Les jeunes femmes travaillent davantage dans des secteurs comme le tourisme, l'hôtellerie, la restauration, qui ont été beaucoup plus impactées par la crise que des emplois manuels de manutentionnaires ou de livreurs, qui sont des emplois plus masculins", explique-t-elle.
Un phénomène qui entraîne une baisse plus importante des revenus que chez les garçons, et donc une détresse plus grande pour les étudiantes. Selon une autre enquête, également publiée ce mardi, cette fois par l'Ifop, 27% des étudiantes déclarent vivre très mal la crise, contre seulement 18% des hommes.