Drame de la rue d'Aubagne Marseille novembre 2019 2000x1000 GERARD JULIEN / AFP
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Stéphane Frangi, édité par avec AFP
Jean-Claude Gaudin n'assistera pas aux commémorations du drame de la rue d'Aubagne, qui avait fait huit morts en plein cœur de Marseille le 5 novembre 2018. Son absence est vivement critiquée par les associations. 
REPORTAGE

Le 5 novembre 2018, deux immeubles s'effondraient rue d'Aubagne, en plein cœur de Marseille, provoquant la mort de huit personnes. Un an après, la cité phocéenne s'apprête à commémorer ce drame, qui avait suscité une vague d'émotions et d'indignation dans tout le pays. Ces commémorations se dérouleront cependant sans le maire de la ville Jean-Claude Gaudin, vivement critiqué par de nombreux habitants et associations. "Je sais bien que dans une ville, le maire est responsable de tout par nature. Ce grade je l’assume totalement, mais mon rôle est d’apaiser. Je ne crois pas que ma présence soit souhaitée. Vous pensez bien que, après ce que j’ai vécu depuis un an, je cherche surtout l’apaisement", s'est justifié l'élu. Mais son absence passe mal auprès des militants associatifs. 

"Pourquoi il ne serait pas le bienvenue ? C’est qu’il n’a pas la conscience tranquille", demande Badra Delhoum, membre du Collectif du 5 Novembre, un des collectifs citoyens nés dans le sillage du drame. "Il est le maire, le représentant de tous les habitants. Monsieur le maire devrait être devant les manifestations avec tout son conseil municipal, s’il avait la conscience tranquille", s’emporte la militante.

L'habitat insalubre, un problème loin d'être résolu à Marseille 

A 9H05 mardi, à l'heure de l'effondrement des deux immeubles des 63 et 65 de la rue d'Aubagne le 5 novembre 2018, huit minutes de silence devraient être observées sur place, à l'initiative des associations de quartiers et collectifs citoyens mobilisés depuis ce drame qui avait fait huit morts. Le maire Jean-Claude Gaudin et les élus municipaux observeront, eux, une minute de silence à l'hôtel de ville. Déjà en berne lundi, les drapeaux le resteront toute la journée mardi, sur la façade de l'hôtel de ville. Par ailleurs, "une plaque commémorative sera dévoilée (mardi), et implantée plus tard sur les lieux du drame", a ajouté le maire.

Jean-Claudin a également assuré que "la crise de la rue d'Aubagne est résorbée". Concernant l'habitat insalubre, "le maire n'a pas de baguette magique", a-t-il plaidé, déplorant "les complexités législatives" et appelant l'Etat à "traduire dans la réalité ses engagements". Selon le collectif Un Centre Ville pour Tous, "il y a encore 40.000 logements indignes et 100.000 taudis" à Marseille.