Dix mois après les inondations qui ont touché le département du Pas-de-Calais, où en sont les sinistrés ? Plus de 6.000 habitations ont été impactées et depuis ces crues, plusieurs dizaines de maisons ont été rachetées par l’État via le fonds Barnier, crée en 1995. Des sinistrés tentent de tourner la page même s'il y a toujours la crainte de nouvelles pluies.
"On a la phobie de l'eau"
C’est un lotissement quasiment désert : volets fermés, aucune voiture devant les garages, deux-trois familles y vivent encore, mais plus pour très longtemps. Inondée à trois reprises, Christine a enfin vendu sa maison à l'État grâce au fonds Barnier. "C’est la fin, on va voir le bout du tunnel. Pour le mois de novembre, je pense qu'un an après les évènements, on aura notre argent donc on sera à l'abri", confie-t-elle.
Ce fonds de prévention des risques naturels majeurs permet aux particuliers de vendre leur logement à risque. La vie insalubre est bientôt terminée, ajoute-t-elle, car chez elle, tout est encore très humide et même moisi. Stéphane, qui fait aussi partie de ceux qui ont vu leur maison rachetée, redoute le relogement. "Le point défavorable, ça va être de trouver l’emplacement car mon épouse et moi-même, on a la phobie de l’eau. Dès qu’il pleut, on se regarde et on croit toujours que c’est notre maison qui va être inondée", témoigne-t-il.
Un sentiment de pluvio-anxiété très présent chez les sinistrés qui se demandent si la centaine de millions d’euros de travaux débloquée par l’État sera suffisante pour éviter de nouvelles inondations.