Fraude sociale au RSA, à la prime d'activité et aux aides au logement... Elles ont été évaluées l'an dernier à 255 millions d'euros, comme l'ont détecté les allocations familiales. Durant la crise sanitaire, les caisses ont un peu levé le pied sur les contrôles, mais annoncent désormais un renforcement de leur arsenal pour une traque plus efficace des fraudes à grande échelle.
Brigade d'anciens policiers, gendarmes et détectives
À côté des fraudes courantes (non-déclaration de certaines ressources, dissimulation du fait que l'on vit en couple), il y a des fraudes beaucoup plus sophistiquées et élaborées par de véritables professionnels. Or, pour celles-là, les techniques classiques consistant à croiser les fichiers des impôts, de Pôle emploi et d'autres organismes, ne suffisent plus. Il faut alors mettre en place des équipes spécialisées dotées de compétences pointues et capables de travailler à un échelon géographique plus vaste que celui du ressort de chaque caisse d'allocations familiales.
C'est ce que la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) a décidé de faire en constituant une brigade de trente agents, dont certains sont d'anciens policiers, d'anciens gendarmes, voire d'anciens détectives qui ont prêté serment. Cette brigade est actuellement sur quelques grosses affaires, notamment la démarche menée par un groupe organisé pour faire croire à des allocataires, via les réseaux sociaux, qu'ils peuvent obtenir des prestations alors que ce n'est pas le cas. Il leur demande alors leurs identifiants et obtiennent le versement des prestations en question en prélevant au passage une commission.
Parmi les autres affaires actuellement traitées, il y a également celle concernant un individu qui a utilisé des identités multiples pour obtenir le versement de prestations par différentes caisses à travers la France. Au total, 54 caisses se sont jointes à une plainte contre cette personne.