La question est sensible, et inquiète les acteurs sociaux de certains quartiers. Les polémiques récentes ne favorisent-elles pas finalement une forme de radicalisation, notamment chez les jeunes de la communauté musulmane ? C'est le problème sur lequel s'est penchée vendredi la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, lors de sa visite du quartier de la Meinau, à Strasbourg.
Depuis qu'on "tourne en boucle" sur le voile, l'islam, et l'immigration, le climat n'est pas "sain" à la Meineau, affirme Ahmed, du centre socio-culturel. "Ce qui me fait vraiment peur dans les mois à venir, c’est le discours ambiant qui stigmatise toute une population. Les jeunes commencent aussi à avoir un discours extrême, dans le sens où ils se sentent vraiment persécutés en tant que français musulmans", a-t-il souligné, s'adressant à la porte-parole du gouvernement.
"Lutter sur le terreau de la radicalisation"
Le quartier de la Meinau n'a pas été choisi par hasard pour la visite de Sibeth Ndiaye. Ces dernières années, plusieurs cas de jeunes radicalisés y ont été détectés. Répondant à Ahmed, la porte-parole, a estimé qu'il était "un peu épuisant" d’avoir "des débats qui ne sont pas les débats les plus utiles" pour combattre ce "phénomène terrible qu’est celui de la radicalisation". Des débat, dit-elle, qui pourraient même conduire à une "sur-radicalisation".
"Le sujet aujourd’hui majeur, ce n’est pas celui du voile. La chose la plus importante, c’est de pouvoir lutter sur le terreau de la radicalisation, à savoir une forme d’enferment communautaire", a ajouté la porte-parole. À la Meinau, conclue un éducateur spécialiste de la radicalisation, "le débat sur le voile a saccagé des mois de travail des associations".