Prime pour les aides-soignants dans les Ehpad : FO dénonce un "mensonge d'Etat"

Selon FO, le ministère de la Santé ne versera finalement pas de prime à tous les aides-soignants des Ehpad en 2019, celle-ci sera "assujettie à des formations complémentaires".
Le secrétaire général de FO-Santé, Denis Basset, a dénoncé mercredi le "mensonge d'Etat" de la ministre Agnès Buzyn, qui avait assuré début janvier que les aides-soignants des maisons de retraite publiques toucheraient une prime en 2019. La ministre de la Santé avait déclaré, le 9 janvier sur BFMTV qu'elle travaillait à "une prime pour les aides-soignants dans les Ehpad", les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, où la "pénibilité" du travail devait être "reconnue" . Elle avait alors souligné que cette décision avait été prise avant la crise des "gilets jaunes" , dans un contexte de multiplication des annonces de primes ciblées pour certaines catégories de fonctionnaires, notamment chez les forces de l'ordre.
Sous conditions particulières. Pour Denis Basset, cela a "donné des faux espoirs à des gens qui sont déjà dans l'attente depuis longtemps". Car lorsque le syndicat a contacté le ministère pour avoir des précisions sur ces primes, "la réponse a été 'vous avez mal compris'", s'insurge-t-il. "La ministre annonce une prime pour les aides-soignants, qui est le métier pivot dans ces établissements, pour nous dire quelques jours après (...) que ce serait assujetti à des formations complémentaires et que ce ne serait pas l'ensemble des aides-soignants qui pourrait avoir droit à cette prime, mais quelques-uns, selon des conditions particulières", a dénoncé Denis Basset, en marge d'une conférence de presse sur le mouvement de grève initié par FO-Fonction publique du 3 au 10 février.
Menace de grève. "C'est une faute politique. On n'annonce pas une prime quand on n'a pas l'assurance" qu'on pourra la donner, a-t-il ajouté, rappelant que les aides-soignants représentent 100.000 personnes dans les Ehpad publics. La dénonciation de FO-Santé intervient dans un climat lourd au sein des Ehpad, où des mobilisations inédites ont eu lieu début 2018 et pour lesquelles l'intersyndicale a appelé à "convoquer mille réunions". "S'il n'y a aucune réponse sur ces secteurs-là", juge Denis Basset, "il va y avoir un ré-enclenchement d'un mouvement de grève".