Plusieurs prisons partout en France étaient bloquées lundi matin à l'appel des syndicats avant une rencontre prévue dans la journée avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet pour reprendre les discussions sur leurs revendications salariales et sécuritaires.
La ministre veut "reprendre le dialogue".Les syndicats ont appelé à un "blocage total" des 188 établissements en France à partir de 6h lundi, un mouvement reconductible "jusqu'à ce que le gouvernement entende (leurs) revendications", ont prévenu les responsables de la CGT et de FO. Dans la nuit, Nicole Belloubet a indiqué souhaiter "reprendre immédiatement le dialogue". "C'est la raison pour laquelle elle recevra, dès ce jour, l'ensemble des organisations syndicales représentatives", précise son ministère.
Mouvement suivi dans la région parisienne... A Fleury-Mérogis (voir plus bas), plus grande prison d'Europe avec plus de 4.300 détenus, environ 150 surveillants étaient rassemblés peu après 7h et bloquaient l'accès à la prison au moyen de barricades faites de pneus et de palettes. "Je compte sur vous pendant ces négociations pour bloquer !", a lancé sur place aux grévistes le secrétaire général de FO Emmanuel Baudin, les appelant d'ores et déjà à "revenir demain". A Fresnes (Val-de-Marne), ils étaient une cinquantaine à s'être rassemblés dans le calme. La mobilisation était aussi suivie dans le reste de la région parisienne (Melun, Villepinte) et dans plusieurs villes en région.
Maison d’arrêt de #FleuryMérogis : le blocage des surveillants pénitentiaires commence avec des palettes qui sont amenées devant l’entrée. 200 à 300 gardiens sont attendus @franceinfopic.twitter.com/VtQ97MfPbn
— Matthieu Mondoloni (@M_Mondoloni) January 22, 2018
... et partout en France. Des blocages ont ainsi été mis en place à Metz et Sarreguemines (Moselle), Saint-Mihiel et Montmédy (Meuse), Ecrouves, Nancy et Toul (Meurthe-et-Moselle), Strasbourg et Oermingen (Bas-Rhin), Mulhouse et Ensisheim (Haut-Rhin). En Auvergne-Rhône-Alpes, les principaux établissements sont bloqués et le resteront "jusqu'à ce qu'on nous déloge", a indiqué Dominique Verriere secrétaire régional de l'Ufap-Unsa (majoritaire).
L'agression de surveillants le 11 janvier par un détenu djihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) a provoqué la colère des surveillants, qui jugent leur profession dangereuse, mal reconnue et sous-payée. Une série d'agressions les jours suivants a ravivé la colère des agents, entrés lundi dans leur deuxième semaine de mobilisation.