Surpopulation carcérale, insalubrité dans les cellules... Malgré les nombreux rapports sur l'état des prisons, près de 50% des Français estiment que les détenus sont "trop bien traités" en prison, d'après une étude de la fondation Jean-Jaurès relayée par FranceInfo. Quelque 17% des Français estiment que les détenus ne sont "pas assez bien traités" et 21% qu'ils sont "traités comme il faut".
Durcissement des positions. Cette enquête montre un durcissement de la position des Français vis-à-vis des détenus. Un sondage publié dans Libération en 2000 révélait que seulement 18% des Français trouvaient que les détenus bénéficiaient de trop bonnes conditions de détention. "Une large part de l'opinion considère qu'il ne faut pas seulement que les détenus soient mis à part de la société : il faut en plus que leur quotidien soit dur", évoque sur FranceInfo Chloé Morin qui a piloté l'étude. Aujourd'hui, 45% des personnes interrogées jugent que la prison doit préparer en priorité la réinsertion des détenus dans la société, bien loin des 72% en 2000.
Surpopulation carcérale. De plus, seuls 37% des Français plaident en faveur de droits de visite plus larges aux détenus, contre 77% en 2000. Si les personnes interrogées estiment que l'essentiel des difficultés dans les prisons sont dues à la surpopulation carcérale (79%), l'attitude des détenus arrive en deuxième position. Selon l'Observatoire international des prisons, la France comptait au 1er janvier 2018, quelque 68.974 personnes étaient en prison pour 59.765 places.
"A chaque fois qu'il y a une polémique, où on se rend compte par exemple que de la drogue circule dans les prisons ou que des détenus se sont photographiés avec leur portable, c'est enregistré par les Français et ça participe à la création d'une image de la prison qui ne serait pas suffisamment dure", estime Chloé Morin.
Budgets alloués. Au niveau des budgets alloués à la prison, 40% des personnes interrogées défendent une hausse du budget des prisons pour améliorer les conditions de vie des détenus. Une majorité de sondés (53%) juge que l'intervention des représentants religieux dans les prisons n'est pas justifiée.