Quelques semaines après la spectaculaire évasion de Mohamed Amra au péage d'Incarville dans l'Eure, qui a causé la mort de deux surveillants pénitentiaires, de nouvelles écoutes viennent de fuiter. Ces extraits révèlent que Mohamed Amra avait des relations sexuelles au parloir. La vie en prison est donc rythmée : les détenus jugés et condamnés peuvent participer aux activités de la prison, ce qui n'est pas le cas toutefois des détenus en maison d'arrêt, en attente de jugement.
Chaque détenu peut participer, sur inscription, aux activités proposées à l'intérieur de la prison
Concrètement, qu'est-il possible de faire en prison ? À l'intérieur, chaque détenu peut participer, sur inscription, aux activités proposées. "C'est un peu comme un emploi du temps au collège : à telle heure, vous avez école, à telle heure, vous avez sport, l'après-midi, à telle heure, vous avez l'activité théâtre et après, vous allez faire de la musique, et c'est réparti comme ça sur l'ensemble des jours de la semaine sauf le week-end", détaille Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap.
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Des activités extérieures peuvent aussi être proposées, comme des sorties au cinéma ou au musée, par groupe de 10 à 15 personnes. Ces activités sont en revanche interdites aux détenus les plus dangereux. Par ailleurs, celles et ceux qui ont une bonne tenue peuvent avoir les clés de leur cellule, dans le respect du système du "régime de confiance". Pour les surveillants, cela permet d’avoir la "paix sociale". Si ces derniers ne peuvent toutefois pas aller partout, ils peuvent se rendre dans certains quartiers de la prison la journée.
Un détenu peut commander ce qu'il veut depuis sa cellule
Certains prisonniers, en voie de réinsertion, peuvent même demander une permission, comme pour passer Noël en famille. Ils doivent néanmoins revenir dans leur cellule pour la nuit. Des liens avec le monde extérieur sont également établis grâce au système de cantine. Sur un catalogue, chaque détenu peut, à ses frais, commander ce qu'il veut depuis sa cellule, comme une console de jeu par exemple.
Il s'agit de colis qu'ils peuvent aussi récupérer au parloir, ce que dénonce Wilfried Fonck. "Les personnels ne fouillent plus de façon systématique les détenus à la sortie du parloir. Ça nous pose de gros problèmes de sécurité parce que c’est par ce biais-là que peuvent pénétrer à la fois les téléphones portables, mais aussi les produits stupéfiants", explique le syndicaliste, qui espère un durcissement de ces règles avec le projet de loi narcotrafic prévu pour fin décembre.