Les trois principaux syndicats pénitentiaires UNSA, FO et la CGT, à la manœuvre dans la crise des prisons, se disent prêts à retourner à la table des négociations mais sous certaines conditions.
"Avancer une bonne fois pour toute". "Ce n'est pas nous qui bloquons (les négociations), mais on ne peut plus faire sans arrêt des allers-retours", explique Jean-François Forget, secrétaire général du syndicat majoritaire Ufap (40% aux élections). "On a une plateforme de revendications, il faut maintenant qu'on avance une bonne fois pour toute car c'est en train de tourner au vinaigre", a-t-il expliqué. L'Ufap, qui réclamait au début des mesures pour l'emploi et la sécurité des personnels, s'est aligné sur les autres syndicats s'agissant des demandes indemnitaires mais il ne réclame pas de modification du statut.
La question statutaire primordiale. Mardi, c'est le refus de la garde des Sceaux de négocier sur le statut des surveillants qui a provoqué le départ de FO et de la CGT. "Hier, ça a tourné court très vite. Mais sur l'indemnitaire, ce n'était pas suffisant", juge Jean-François Forget. Le secrétaire général de FO (30%), Emmanuel Baudin, se dit lui aussi "prêt à négocier" mais à la condition que la question statuaire soit abordée. "Si on nous invite, on viendra [...] mais s'il n'y a pas le statutaire, on repartira", a-t-il prévenu.
"Depuis le début du mouvement, notre plateforme de revendications n'a pas changé : "sécurité, indemnité, statut". Quand les trois thèmes seront pris en compte, on pourra débloquer", dit-il. Concernant "la prime de sécurité" proposée par la ministre et rebaptisée par les syndicats "prime à l'agression", il dit souhaiter que les avantages obtenus "touchent tout le monde". Or, seuls les fonctionnaires travaillant dans les établissements les plus exposés aux agressions devaient en bénéficier.