"C'est une mesure qui est positive", réagit au micro d'Europe 1 Olivier Gayraud, juriste à l'association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de vie), au lendemain de la décision du gouvernement de fournir aux sept millions de Français les plus pauvres 40 millions de masques, désormais obligatoires pour limiter la propagation de l'épidémie de coronavirus. "Mais il est nécessaire d'aller plus loin", estime-t-il.
"Des gens qui sont juste au-dessus de ce seuil de pauvreté"
Pourquoi cette décision n'est-elle "pas satisfaisante" en tant que telle, selon le juriste ? "Vous avez des gens qui sont juste au-dessus de ce seuil de pauvreté, qui ne bénéficieront pas de cette aide et qui vont avoir toutes les difficultés du monde à dégager un budget pour acheter des masques", explique-t-il, appelant à "travailler avec d'autres critères".
"Quand vous regardez des études, on vous parle de neuf millions de personnes en situation de pauvreté", rappelle Olivier Gayraud. Or, selon les calculs de son association, les masques coûtent en moyenne 50 euros par personne et par mois. "Vous partez sur la base d'un masque jetable à 95 centimes d'euros - vous arrondissez à un euro -, vous arrivez à ce calcul très vite : un masque par jour ça vous fait 30 euros, deux masques ça fait 60."
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"Avant la crise, ça coûtait moins cher"
Le juriste va plus loin, appelant à abaisser le plafond légal du prix de vente des masques jetables. "Quand vous regardez autour de vous, c'est beaucoup celui-là que les gens portent", argue-t-il. "Il est plafonné à 95 centimes mais vous en trouvez à 45 centimes d'euros et, avant la crise, il coûtait moins cher. Donc Il serait une bonne idée de baisser ce plafond, au moins de la moitié, au bénéfice de tous les Français", estime-t-il. Ainsi, "vous divisez immédiatement le budget masques des Français par deux, sans avoir recours aux finances publiques".