La requête en récusation du président du tribunal correctionnel qui juge Patrick Balkany, déposée en début de semaine par ses avocats, a été rejetée, a appris l'AFP vendredi auprès de la présidence du tribunal de Paris.
Lundi, au premier jour du procès pour fraude fiscale du maire LR de Levallois-Perret et de son épouse, son avocat Éric Dupond-Moretti avait demandé à Benjamin Blanchet, qui préside la 32ème chambre correctionnelle, de se faire remplacer, en raison de soupçons de partialité, ce que l'intéressé avait refusé.
Il avait exprimé des opinions personnelles dans le cadre de fonctions syndicales
La défense de l'ancien député avait alors déposé contre lui une requête en récusation, rejetée vendredi par la première présidente de la cour d'appel, selon cette source. Les avocats de Patrick Balkany estimaient notamment que le président Blanchet a de facto instauré une "peine plancher" pour le délit de fraude fiscale impliquant un élu, puisqu'il avait refusé, en septembre 2017, d'homologuer la peine de huit mois de prison avec sursis et 200.000 euros d'amende acceptée par le député Bernard Brochand dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable.
Il lui était aussi fait grief d'avoir exprimé à la télévision ses opinions sur les délits commis par des hommes politiques, dans le cadre de fonctions syndicales. Arguments balayés par la cour d'appel. Patrick Balkany a été condamné à une amende civile, procédure automatique en cas de rejet d'une demande de récusation, de 400 euros.
Après une première semaine consacrée au seul délit de fraude fiscale, le procès des époux Balkany entre lundi dans sa deuxième phase prévue jusqu'au 20 juin et consacrée aux accusations de blanchiment et de corruption.