Aujourd'hui, Robert mesure sa chance d'être en vie. "Je reviens de loin", confie-t-il au micro d'Europe 1. Ce retraité a vécu durant trois mois sous la coupe de Patricia Dagorn, qui comparait depuis lundi devant les assises des Alpes-Maritimes pour l'assassinat par empoisonnement d'un ancien artisan du BTP Franceso Filippone, retrouvé mort à 85 ans en 2011 à Mouans-Sartoux, et pour l'assassinat d'un SDF de 65 ans, Michel Kneffel, rencontré à son arrivée sur la Riviera en 2010.
Des doutes précoces. D'autres victimes présumées se sont portées parties civiles, pour vols, violences et empoisonnement, parmi lesquelles Robert. Voyant sa santé décliner, ses voisins et amis se sont inquiétés. Mardi, Robert témoignera à la barre de son quotidien avec l'accusée. "Je commençais à avoir des soupçons au bout de quinze jours déjà. Il y avait un tas de petits bémols qui me faisaient douter de la vie en commun que l'on pouvait avoir", assure-t-il mardi au micro d'Europe 1. Pour arriver à ses fins, Patricia Dagorn aurait administré du Valium à ses compagnons, qu'elle injectait dans leurs repas. Robert ne voyait rien. "Je ne me rendais pas compte, car le Valium est incolore et inodore", explique-t-il.
"Une garce". Robert se souvient de ce qui l'a fait prendre conscience de l'étrangeté de la situation. "La dernière semaine, elle a contacté mon notaire, pour que je la fasse légataire universelle, qu'elle ait la jouissance de mon appartement, la procuration et la direction de tous mes comptes bancaires. Mon notaire m'a appelé pour me demander ce qui se passait. On a vite convenu que c'était une garce, très manipulatrice, mythomane", lâche-t-il.
Dans leur rapport, les experts soulignent l'égoïsme, la vénalité, l'esprit calculateur et le manque de scrupules de l'empoisonneuse. Le psychiatre va même jusqu'à employer le terme de "serial killer", pointant le risque de récidive. La veuve noire a déjà été condamnée quatre fois pour abus de faiblesse et escroquerie.