Le procès dit "des écoutes" se poursuit à Paris. L'ancien président Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir, avec Me Thierry Herzog, tenté de corrompre Gilbert Azibert, alors en poste à la Cour de cassation. Après un faux départ lundi dernier, le procès a repris en début de semaine en présence de l'ex-haut magistrat, qui a échoué à obtenir le renvoi de l'audience pour raisons de santé. Gilbert Azibert doit être entendu mercredi par le tribunal.
Nicolas Sarkozy n'a vu Gilbert Azibert que trois fois dans sa vie. C'est pourtant ce haut magistrat qui aurait fourni, via Thierry Herzog, des renseignements sur une décision très attendue par l'ancien président : la validité ou non de la saisie de ses agendas présidentiels. Une information contre un éventuel coup de pouce de Nicolas Sarkozy pour l'obtention d'un poste convoité à Monaco.
Gilbert Azibert et Thierry Herzog, des amis de longue date
Gilbert Azibert et Thierry Herzog sont amis depuis 25 ans, l'avocat le considère comme un "très bon juriste" et c'est seulement à ce titre dit-il qu'il lui a demandé des "conseils juridiques". Mais l'enquête montre que le haut magistrat, homme de réseau classé à droite, a fait de nombreuses démarches pour obtenir ces informations, auxquelles il ne pouvait avoir accès lui-même.
A la barre, mardi, l'un de ses ex-collègues magistrats, qui aurait pu, lui, avoir accès au dossier B. comme Bettencourt, s'est même souvenu d'un Gilbert Azibert "insistant, pressant". L'ancien avocat général, maintenant à la retraite, devra s'expliquer cet après-midi sur les écoutes dans lesquelles apparaissent ses démarches. Ce qu'il avait refusé de faire durant l'enquête.