Le tribunal de Lyon doit se prononcer jeudi sur une éventuelle condamnation du cardinal Philippe Barbarin, accusé ne pas avoir dénoncé les agressions pédophiles perpétrées pendant plusieurs années sur des scouts par le prêtre Bernard Preynat, alors membre de son diocèse. Après avoir comparu du 7 au 10 janvier avec cinq autres personnes, l'ecclésiastique risque jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.
"On espère que les juges, malgré la pression qu'on leur a mis, fassent preuve de bon sens", a commenté au micro d'Europe 1 Pierre-Emmanuel Germain-Thill, l'une des victimes du père Preynat et porte-parole de l'association "la parole libérée".
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Des témoignages accablants. Le parquet n'a en effet requis aucune condamnation à l'encontre du cardinal Barbarin, se plaçant ainsi sur la même ligne que le classement sans suite décidé à l'été 2016, au terme de l'enquête préliminaire. À l'inverse, Pierre-Emmanuel Germain-Thill estime qu'"il y a eu suffisamment de choses dites, expliquées, détaillées, des attitudes, des postures" au fil des audiences, pour qu'une condamnation soit prononcée.
"Beaucoup de gens ont été témoins du fait que toutes ces personnes ont essayé de se dédouaner les unes les autres, de faire comme si elles n'avaient jamais rien su ou oublié des entretiens", relève-t-il. "On a quand même ici des personnes qui ont beaucoup de gens sous leurs ordres, et qui oublient beaucoup de choses très facilement…"
"Je fais confiance à la justice de mon pays." Pierre-Emmanuel Germain-Thill espère ainsi qu'une sanction mettant l'Eglise face à ses responsabilités sera prononcée. "Je m'en remets aux juges, j'espère que les pressions mises par la partie adverse, et notamment le parquet, ne faussent pas leur jugement", déclare-t-il. "Je fais confiance à la justice de mon pays, je n'ai jamais été dans un procès, on verra comment ça se finira."